Hausse de 47,6 % sur un an, tendance similaire à la moyenne nationale (+49,9 %).
93 PME ont défailli, un chiffre en augmentation rapide 86%.
Plus de 3 700 emplois sont menacés soit 2,5 emplois par défaut en moyenne.
Restauration et maçonnerie en tête des défaillances.
Avec 1 466 procédures ouvertes sur 2022, le nombre de cessations de paiement accuse une hausse historique de près de +48% par rapport à 2021. Le nombre global de procédures reste toutefois inférieur de plus de 466 aux niveaux de 2019. Si le retour aux normes d’avant Covid s’amorce depuis un an, l’augmentation des défaillances s’accélère de manière alarmante pour les très jeunes entreprises et les PME. Dans ces conditions, 3 770 emplois directs sont aujourd’hui menacés.
Thierry Millon, directeur des études Altares : « Depuis 2020, en cumul sur 3 ans, en Bourgogne-Franche-Comté, moins de 3 800 entreprises ont fait défaut contre près de 5 900 durant les trois années précédentes. 2 100 défaillances, soit plus d’une année de défaillances, ont ainsi été « épargnées » grâce notamment aux dispositifs d’aides publiques déployés pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine. Pourtant, si le risque a été anesthésié, évitant la déferlante tant redoutée des faillites, les entreprises ne sortent pas indemnes de ces longs mois de turbulences. Entre inflation et crise énergétique, le climat se complique encore et les fonds propres sont mis à contribution. Or, l’Observatoire du Financement des Entreprises notait dans son rapport de mai 2021 sur les fonds propres des TPE et PME que si l’essentiel de ces entreprises a affronté la crise avec des situations en fonds propres renforcées avant la Covid, une partie disposait, en revanche, de structures financières très dégradées (un tiers des TPE) ou était insuffisamment capitalisée (20 % des PME analysées). De son côté, la Commission européenne alerte sur le poids excessif de la dette des entreprises non financières de l’Union qui représentait 111 % du PIB des 27 à fin 2020, soit 14 900 milliards d’euros). Or, le manque de fonds propres handicapant pour investir et se financer est un signal prépondérant du risque de défaillance. »
Les défaillances d’entreprises Bourgogne – Franche – Comté par taille
Avec 1466 ouvertures de redressements ou liquidations judiciaires enregistrées dans la région Bourgogne-Franche-Comté, le nombre des défaillances augmente fortement (+47,6%) en 2022 en comparaison de 2021. Une tendance légèrement inférieure à celle observée sur l’ensemble du territoire national où la hausse est historique (+49,9%).
Le niveau des défauts est, néanmoins, encore nettement inférieur (-24,1%) à celui de 2019, année de référence avant-covid, où près de 2000 cessations de paiement avaient été enregistrées.
A ces défaillances s’ajoutent 51 ouvertures de procédures de sauvegarde, un dispositif de prévention accessible aux seules entreprises qui ne sont pas encore en cessation de paiement, afin de favoriser leur réorganisation. Ce nombre est au plus haut depuis 2016 mais représente à peine plus de 3% de l’ensemble des ouvertures de procédures.
Les défaillances d’entreprises Bourgogne – Franche – Comté par secteur
Construction
Le secteur de la construction, qui concentre près du quart des faillites, repasse au-dessus des 300 défauts avec 334 procédures ouvertes soit 31 % de plus qu’en 2021. Une tendance alourdie par les activités du bâtiment (281 ; +49,5 %), notamment celles du second œuvre (182 ; +56 %) plus que le gros œuvre (75 ; +36 %).
Commerce
Le commerce dépasse également 300 défauts (368), en hausse de 60,7 %.
C’est dans le commerce de détail que les tendances sont les plus sévères (+81 %) notamment dans l’habillement (+200 %) ou le multi-rayons (+ 100 %).
Services
Dans les services aux entreprises (152), la hausse régionale (+63,4 %) est quasiment deux fois supérieure à celle constatée en France. Toutefois, les services d’aménagement paysager (+100 %) et ingénierie, études techniques (+82 %) accusent une évolution plus sévère.
A l’inverse, dans les services aux particuliers, la fragilité est moins marquée en Bourgogne-Franche-Comté (62 ; +31,9 %) qu’en France (+70,3%). La dégradation est toutefois très rapide dans les activités de coiffeurs et soins de beauté (+67,9 %).
Industrie
Dans le secteur de l’industrie, les défaillances d’entreprises augmentent rapidement (132 ; +63 %). 65 procédures ont été ouvertes en agroalimentaire (+117 %), parmi lesquelles 45 boulangers-pâtissiers (+125 %). En manufacture (67 ; +31 %) la dégradation est forte dans les activités de bois et matériaux de construction (+167 %) tandis qu’à l’inverse les défaillances reculent de 30% en métallurgie, mécanique.
Transports
Le retournement est le plus flagrant dans le transport routier de marchandises (33 ; +106 %) en particulier dans l’interurbain (+300 %).
Restauration
Dans les activités de restauration le nombre de défaillances (155) s’est envolé de 125% tiré par la restauration assise (101 ; +159%).
Agriculture
L’agriculture semble bien mieux résister en Bourgogne-Franche-Comté (73 ; -9%) que dans les autres régions (+12%).