Défaillances d’entreprises 2022 : région Pays de la Loire

6 mars 2023

Sommaire

1714 défaillances d’entreprises en Pays de la Loire en 2022

Défauts en hausse de 52 % sur un an, un peu au-dessus de la moyenne nationale (+ 49,9 %).

La région compte encore 450 défauts de moins qu’en 2019 (-20,9 %).

103 PME de moins de 50 salariés ont défailli (+68,9 %), un nombre au plus haut depuis 2018 (119).

5 300 emplois sont menacés, soit 3 emplois par défaut en moyenne.

Restauration et second œuvre du bâtiment en tête des défaillances.

+ 52 % de cessations de paiement vs 2021.

Thierry Millon, directeur des études Altares : « En Pays de la Loire, depuis 2020 en cumul sur 3 ans, moins de 4200 entreprises ont fait défaut contre près de 7200 durant les trois années précédentes. 3000 défaillances ont ainsi été « épargnées » grâce notamment aux dispositifs d’aides publiques déployés pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine. Pourtant, si le risque a été anesthésié, évitant la déferlante tant redoutée des faillites, les entreprises ne sortent pas indemnes de ces longs mois de turbulences. Entre inflation et crise énergétique, le climat se complique encore et les fonds propres sont mis à contribution. […] La Commission européenne alerte sur le poids excessif de la dette des entreprises non financières de l’Union qui représentait 111 % du PIB des 27 à fin 2020, soit 14 900 milliards d’euros. Or, le manque de fonds propres handicapant pour investir et se financer est un signal prépondérant du risque de défaillance. »

défaillances d'entreprises en pays de la loire

Les défaillances d’entreprises en Pays de la Loire par taille

En Pays-de-la-Loire, les TPE concentrent l’essentiel des défaillances (93 %) et donnent donc le ton pour les indicateurs régionaux. Plus de 1600 entreprises de moins de 10 salariés ont défailli en 2022, un nombre en augmentation de 51 %. C’est encore 440 procédures de moins qu’en 2019.

Plus d’une TPE sur cinq est de création récente (moins de trois ans). Or ces jeunes entreprises sont très vulnérables : leur nombre (398) a très fortement augmenté sur un an (+86 %).

Pour les PME, la situation se dégrade rapidement, en particulier pour celles de moins de 50 salariés : 103 jugements en redressement ou liquidation directe, en hausse de près de 70 % sur un an (68,9 %), soit un niveau au plus haut depuis 2018 (119).

Les sociétés de plus de 50 salariés sont peu nombreuses (9). Elles étaient 25 en 2019.

Dans ces conditions, le nombre d’emplois menacés bondit et passe de 3100 en 2021 à 5300 en 2022. C’est donc 2 200 de plus sur un an.

Les défaillances d’entreprises en Pays de la Loire par secteur

Construction

Le secteur de la construction, qui concentre 20% des faillites, parvient dans ce contexte pourtant difficile à enregistrer un recul du nombre de défaillances (329 ; -1,2 %). A savoir toutefois, le secteur accusait en 2021 une forte hausse (+19 %) en Pays-de-la-Loire tandis qu’il était stable en France. La tendance générale est tirée par le gros œuvre (64 ; -22 %) alors que le second œuvre affiche en revanche une dégradation (202 ; +20 %).

Commerce

Le commerce, ce qui est rare, compte plus de défauts que la construction et dépasse brutalement 400 défaillances, un nombre en hausse de 88 %. Le commerce de détail présente les plus fortes hausses (262 ; +113 %) notamment dans le détail alimentaire (+110 %) ou l’habillement (+189 %).

Services

Dans les services aux entreprises (222), la hausse est à peine sous la moyenne globale à +48 %. Toutefois, le Conseil pour les affaires est un peu plus à la peine (+58 %) et le nettoyage de bâtiments bien plus encore (100 %).

Dans les services aux particuliers, la fragilité est en revanche extrêmement marquée (+94 %), en particulier dans les activités de coiffeurs (+155 %).

Industrie

Dans le secteur de l’industrie, les défaillances d’entreprises augmentent très rapidement (174 ; +129 %). 65 procédures ont été ouvertes en agroalimentaire (+160 %), parmi lesquelles 101 boulangers-pâtissiers (+153 %).

En manufacture (109 ; +114 %), la dégradation est forte dans les activités de métallurgie, mécanique (+100 %).

Transports

Le transport routier de marchandises (22 ; +16 %) fait preuve d’une belle résistance, portée par le transport de proximité qui reste stable (0 %), tandis que l’interurbain (+75 %) souffre davantage.

Restauration

Dans les activités de restauration le nombre de défaillances (170) s’est envolé de 188 %, tiré par la restauration assise (114 ; +280 %). La restauration rapide (52 ; +108 %) est également durement touchée.

Agriculture

L’agriculture résiste (83 ; -2,4 %) à la faveur de l’élevage (-12 %) qui compte 59 défaillances, un niveau au plus bas depuis 2015 (57).

Thierry Millon conclut : « Il y a un an, nous rejetions l’hypothèse d’une explosion des défaillances en 2022, en anticipant malgré tout une hausse sensible des défauts. Si le cataclysme n’a pas eu lieu, le rythme est plus soutenu qu’envisagé, faisant craindre un retour aux valeurs d’avant crise plus tôt que prévu. 2019 s’était achevé sur 52 000 défaillances, 2023 pourrait dépasser ce seuil et nous ramener aux valeurs de 2017 au-delà de 55 000. Pays-de-la-Loire pourrait repasser la barre des 2000 défauts. Un nombre certes important mais plutôt raisonnable au regard du contexte très difficile que nous traversons.

Pour certaines TPE et PME, les chances de survie sont compromises. Pour une partie d’entre elles, la fragilité de leur structure financière est en cause. Pour d’autres c’est paradoxalement leur incapacité à honorer des carnets de commandes pourtant bien remplis qui pourrait les amener au défaut. En cause, les difficultés d’approvisionnement, l’explosion des coûts des matériaux et les problèmes de recrutement. […]

Les contraintes financières (remboursement des dettes Covid et notamment PGE ; inflation ; hausse des taux ; facture énergétique, etc.) sont malheureusement vouées à peser toujours plus lourd. »

Altares Dun & Bradstreet

Altares Dun & Bradstreet

Expert de l’information sur les entreprises, Altares collecte, structure, analyse et enrichit les données BtoB afin de les rendre « intelligentes » et faciliter la prise de décision pour les directions générales et opérationnelles des entreprises. Le groupe propose son expertise sur toute la chaine de valeur de la data. Partenaire exclusif en France, au Benelux et au Maghreb de Dun & Bradstreet, 1er réseau international d’informations BtoB, Altares se positionne comme le partenaire de référence des grands comptes, ETI, PME et organisations publiques, en leur offrant un accès privilégié à ses bases de données sur 500 millions d’entreprises dans 220 pays.

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