Ventes et cessions de fonds de commerce : des prix records en 2024
Altares publie son bilan 2024 du marché des ventes et cessions de fonds de commerce en France. Une année marquée par un léger rebond du nombre de transactions et une flambée inédite des prix de cession.
Une reprise modérée mais réelle des transactions
2024 a enregistré 31 700 ventes et cessions de fonds de commerce, soit une progression de +2,5 % par rapport à 2023. Ce chiffre, bien qu’en hausse, reste inférieur aux niveaux observés il y a une décennie. Pour mémoire, la moyenne annuelle entre 2010 et 2015 atteignait 45 000 transmissions.
Ce regain d’activité permet de retrouver les niveaux de 2022, mais confirme aussi un ralentissement structurel du marché, amorcé depuis 2014. Toutefois, ce constat est porteur de signaux encourageants pour certaines catégories d’entreprises, notamment les TPE et PME.
Un prix de cession historique
Si le volume reste modéré, le prix moyen des fonds de commerce s’envole, atteignant un record de 258 314 €, en hausse de 5,7 % sur un an. Ce montant reflète une tendance déjà amorcée en 2023 (+13 %), et confirmée au premier trimestre 2025 où le prix moyen reste stable autour de 257 000 €.
Des secteurs à prix d’or
- Supermarchés : près de 1,9 million d’euros en moyenne, soit une progression de +76,3 % en valeur, largement due aux cessions de magasins Casino repris par Intermarché ou Auchan.
- Pharmacies : toujours au-dessus du million d’euros, même si leur prix moyen recule légèrement (-4,6 %).
- Restauration : en tête en volume (1 transaction sur 4), avec 4 600 restaurants à table repris (+2,8 %) et une dynamique positive dans la restauration rapide (+2,4 %) et les cafés (+4,2 %).
- Boulangeries : après une chute brutale en 2023 (-22 %), elles rebondissent avec près de +10 % d’opérations en 2024.
Tendance géographique : les petites villes séduisent
En 2024, les petites villes ont concentré la plus forte dynamique, avec une hausse des ventes et cessions de fonds de commerce de 4,3 % et un prix moyen en progression de +9 %. Ce regain d’intérêt pour les territoires moins urbanisés contraste avec le recul des grandes villes (-2,2 % sur les prix de cession), qui concentrent pourtant encore plus d’une opération sur cinq.
Top 3 des régions les plus dynamiques :
- Hauts-de-France : +13,2 % de transactions, boosté par les reprises de supermarchés.
- Pays de la Loire : +10,1 %, tirée par le secteur de la construction.
- Provence-Alpes-Côte d’Azur : +3,6 %, malgré un contexte économique toujours incertain.
Une opportunité stratégique pour les PME et ETI
Si 92 % des ventes et cessions de fonds de commerce concernent des TPE, les PME et ETI affichent les croissances les plus dynamiques :
- PME de 50 à 249 salariés : +12,2 %
- Grandes entreprises (250 salariés et plus) : +7,3 %
Ces acquisitions sont souvent motivées par des stratégies de croissance externe, de filialisation ou de reprise d’actifs complémentaires.
Alors que le nombre de défaillances d’entreprises atteint un record annuel de 68 000, favoriser la reprise d’entreprises existantes via la cession de fonds de commerce apparaît comme un levier de maintien de l’emploi et des entreprises. Un enjeu stratégique que les pouvoirs publics et les acteurs économiques gagneraient à soutenir plus activement.
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