Hausse de 56,7% des défaillances d’entreprises en Nouvelle Aquitaine sur an, près de 7 points de plus que la moyenne nationale (+ 49,9 %)
242 PME ont défailli (+114,2 %), un nombre au plus haut depuis 2015.
Près de 10 400 emplois menacés, soit 2,8 emplois par défaut en moyenne.
Restauration, boulangerie et maçonnerie en tête des défaillances.
Avec 3 603 procédures ouvertes en 2022, le nombre de cessations de paiement accuse une hausse historique de près de 57 % par rapport à 2021. Le nombre global de procédures reste toutefois inférieur de plus de 720 aux niveaux de 2019. Si le retour aux normes d’avant Covid s’amorce depuis un an, l’augmentation des défaillances s’accélère de manière alarmante pour les très jeunes entreprises et les PME dont plus de 240 ont défailli en 2022, un plus haut depuis 2015. Dans ces conditions, près de 10 400 emplois directs sont aujourd’hui menacés.
Thierry Millon, directeur des études Altares : « Depuis 2020, en cumul en Nouvelle – Aquitaine, 8 800 entreprises ont fait défaut contre plus de 13 700 durant les trois années précédentes. Près de 4900 défaillances, soit plus d’une année de défaillances, ont ainsi été « épargnées » grâce notamment aux dispositifs d’aides publiques déployés pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine. Pourtant, si le risque a été anesthésié, évitant la déferlante tant redoutée des faillites, les entreprises ne sortent pas indemnes de ces longs mois de turbulences. Entre inflation et crise énergétique, le climat se complique encore et les fonds propres sont mis à contribution. Or, l’Observatoire du Financement des Entreprises notait dans son rapport de mai 2021 sur les fonds propres des TPE et PME que si l’essentiel de ces entreprises a affronté la crise avec des situations en fonds propres renforcées avant la Covid, une partie disposait, en revanche, de structures financières très dégradées (un tiers des TPE) ou était insuffisamment capitalisée (20 % des PME analysées). De son côté, la Commission européenne alerte sur le poids excessif de la dette des entreprises non financières de l’Union qui représentait 111 % du PIB des 27 à fin 2020, soit 14 900 milliards d’euros). Or, le manque de fonds propres handicapant pour investir et se financer est un signal prépondérant du risque de défaillance. »
