Cela peut paraître étonnant, mais 8% des comptes annuels publiés présentent une anomalie lors de leur analyse. Un bilan transmis au greffe peut comporter plusieurs anomalies et conduire à une analyse financière incorrecte, mais comment cela est-il possible ?
Les types d’anomalies rencontrés dans les bilans d’entreprises
Malgré la validation de l’expert-comptable ou la certification du Commissaire aux Comptes, l’interprétation et l’analyse des données financières produira parfois des erreurs.
En effet, la publication d’un bilan auprès du greffe par les entreprises n’est pas assujetti à une obligation de respect d’une norme, notamment dans un format CERFA, Et sans cette normalisation, aucune analyse financière automatique n’est possible.
Une très grande majorité des cas d’anomalies relevées dans les bilans d’entreprises provient de documents partiellement illisibles (pages scannées de travers, taches d’encre, scan flou…).
On constate aussi parfois une mauvaise ventilation des postes, voire une absence de pages entières, ne permettant pas de valider les équilibres des grandes masses financières du bilan. En d’autres termes, dans un bilan, l’actif doit être égal au passif, et ce n’est pas toujours le cas, rendant alors le bilan inexploitable pour valider la santé financière de l’entreprise.
Enfin, certaines structures (banques, associations) publient auprès des greffes des comptes dans des formats spécifiques plus délicats à normaliser, et ne peuvent être comparées à des entreprises commerciales.
Le contrôle de la transmission du bilan
Le greffe du tribunal prend acte de dépôt des bilans d’entreprises. Son rôle est d’enregistrer que l’entreprise a communiqué son bilan, il n’est pas de sa responsabilité de vérifier l’exactitude des données.
A cette fin, Altares effectue des contrôles complémentaires sur l’exactitude des comptes.
Les volumes des bilans en anomalie
Chaque année, nous constatons que 50 000 à 65 000 documents comptables présentent des anomalies.
Plus de la moitié de ces comptes en anomalie sont publiés au greffe dans un format particulier, ou trop simplifié (avec des libellés trop communs). Parfois même ces documents présentés comme étant des comptes annuels sont en réalité des documents juridiques d’une autre nature.
Près de 45% des comptes en anomalie sont soit incomplets, soit partiellement ou totalement illisibles.
Au final, 2% de ces documents présentant des anomalies ne pourront être corrigés car ils présentent des données invalides avec de fortes différences dans les équilibres financiers. Les erreurs concernent principalement la différence constatée entre l’actif et le passif. Le résultat net comptable inscrit au bilan est différent du compte de résultat, ou une incohérence dans le calcul des produits et des charges apparaît.
Quels risques font courir ces bilans incorrects ?
L’analyse financière a longtemps été le fondement de la décision de crédit entre les entreprises. Il est encore très souvent déterminant au sein de nombreuses organisations crédit, dans le monde bancaire entre autres.
L’analyse des documents comptables est un outil puissant pour mesurer la performance, le développement et la solidité d’une entreprise. Cette analyse est primordiale pour les prises de décisions portant sur des relations stratégiques et importantes avec un tiers, qu’il soit fournisseur, client, ou partenaire.
De ce fait, si l’erreur n’est pas identifiée, l’analyse financière sera sans doute erronée, avec pour conséquences de mauvaises décisions prises sur la base de ces données.
A contrario, si l’erreur est constatée, elle pourra parfois être corrigée ou a minima prise en compte et sécurisera l’analyse ou deviendra une information utile.
Cas particulier des bilans d’entreprises confidentiels
Près de 70 % des bilans d’entreprises sont désormais publiés avec une clause de confidentialité et donc, à ce titre, ils ne peuvent être consultés par leurs tiers. Pourtant, ces comptes aussi, font l’objet d’anomalies susceptibles de tromper les modèles d’analyse. Or, repérer une erreur sur un compte invisible est naturellement impossible pour un tiers. Fort heureusement, Altares, de par sa qualité de « société spécialisée en information de solvabilité et de prévention de défaillance », est autorisée à disposer des comptes annuels déclarés confidentiels. Comptes révélables ou comptes confidentiels, Altares recommande fortement de vérifier s’il existe un protocole de validation et de vérification des bilans et des informations.
Comment traiter les bilans avec anomalies ?
Le premier élément clé qui permet d’analyser les bilans d’entreprises est la numérisation des données.
Si un bilan transmis ne passe pas cette étape, cela signifie que son contenu pose un problème.
Une expertise vérifie alors la cause de son rejet, corrige si cela est possible ou rejette.
Une fois analysé, le bilan est alors soumis à plusieurs vérifications de cohérence :
- équilibre des comptes, cohérence d’une année à l’autre,
- l’expertise permet de démontrer s’il y a un redressement possible, ou si le bilan doit être rejeté,
- en cas de rejet, intuiz+, la plateforme Altares d’accès aux informations sur les entreprises françaises, précise que le bilan est en anomalie. En parallèle, nous tenterons de collecter le bilan conforme auprès de sources privées.
Ce savoir-faire d’Altares offre à ses clients la meilleure qualité data sur les entreprises tiers. Si l’open data permet d’accéder librement à des données numériques d’origine publique et parfois privée, il ne garantit pas la qualité de celles-ci, et amène les entreprises à prendre des risques dont elles n’ont pas conscience.