Le nouvel Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, réalisé par l’association GSC et Altares, révèle que 31 260 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au premier semestre 2025, un chiffre encore préoccupant malgré une hausse plus modérée de +4,3 % par rapport au S1 2024.
Une situation toujours sous tension
Chaque jour, plus de 170 dirigeants se retrouvent sans emploi, souvent à la tête d’entreprises établies depuis plus de 10 ans. Les pertes d’emploi des dirigeants restent préoccupantes et reflètent un tissu entrepreneurial sous tension, marqué par une croissance faible et des incertitudes commerciales persistantes.
Cette situation pèse lourdement sur les entrepreneurs, contraints à des arbitrages professionnels et personnels pour maintenir leur activité.
PME et TPE en première ligne face aux pertes d’emploi des chefs d’entreprise
Les dirigeants de petites structures de moins de 5 salariés représentent plus de huit pertes d’emploi sur dix (26 313 entrepreneurs). Le phénomène s’amplifie pour les TPE de 6 à 9 salariés (+17,2 %).
Pour les entreprises de plus de 50 salariés, les pertes diminuent légèrement (-2,4 %), mais celles générant au moins 5 millions d’euros de chiffre d’affaires subissent une augmentation quatre fois supérieure à la moyenne.
Les formes juridiques sont également impactées :
- SAS : 14 388 pertes d’emploi, +8,7 %
- SARL : 12 023 pertes, -2 %
- Artisans – commerçants : 3 111 pertes, +16,6 %
- Professions libérales : +56,2 %, particulièrement dans le secteur judiciaire
Les entrepreneurs seniors très exposés à la perte d’activité
L’âge médian des chefs d’entreprise touchés est de 46 ans. La tranche 41-50 ans représente un tiers des pertes.
Les plus de 60 ans voient une hausse particulièrement forte (+20,9 %), tandis que les moins de 26 ans sont relativement épargnés (-8,2 %).
Quels secteurs et régions sont les plus touchés par la perte d’emploi des dirigeants ?
La perte d’emploi des chefs d’entreprise ne touche pas tous les secteurs de la même manière. Certaines activités, déjà fragilisées par la conjoncture économique et les évolutions structurelles, enregistrent des hausses significatives.
- Construction : 7 745 dirigeants touchés, +1 %
- Commerce : 6 464, +0,1 %
- Hébergement, restauration, débit de boisson : 4 164, +11,5 %
- Information et communication : 1 033, +14,1 %
- Transport et logistique : 1 450, +11,9 %
- Services aux entreprises : 4 199, +13 %
- Industrie : 1 905, +4,4 %
Sur le plan territorial, l’impact se concentre dans les régions les plus dynamiques économiquement, où la densité d’entreprises est plus forte. L’Île-de-France concentre près d’un quart des pertes d’emploi, suivie par Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine, avec des hausses respectives de +4,9 % et +18 %. La Bretagne enregistre quant à elle le taux le plus bas (+0,7 %). Ces écarts illustrent des réalités locales contrastées, où la résilience des tissus entrepreneuriaux varie fortement selon les bassins d’activité.
Quelles perspectives pour le second semestre 2025 ?
Malgré quelques signes encourageants, le second semestre s’annonce encore complexe. Altares et GSC confirment que la vigilance reste de mise, et que la résilience des chefs d’entreprise dépendra de leur capacité à gérer trésorerie et arbitrages stratégiques dans un environnement économique toujours incertain.
Altares publie régulièrement des données clés sur les défaillances d’entreprises en France, la perte d’emploi des dirigeants et les retards de paiement. En fournissant des outils de gestion des risques, Altares aide les dirigeants, PME et TPE à anticiper les fragilités et à sécuriser la croissance et la pérennité de leur activité.
