Garder le cap en temps de crise Covid-19

15 février 2021
Le plus bas niveau de défaillances en France depuis 30 ans ! Comment les entreprises s'en sortent ? Que va-t-il leur arriver ? Vont-elle tenir le cap dans le maelstrom Covid-19 ?
Le plus bas niveau de défaillances en France depuis 30 ans ! Comment les entreprises s'en sortent ? Que va-t-il leur arriver ? Vont-elle tenir le cap dans le maelstrom Covid-19 ?

Sommaire

Des milliers d’entreprises et des millions d’emplois menacés par la crise de la Covid-19, pourtant, le nombre de défaillances d’entreprises en France en 2020 n’a jamais été aussi bas depuis 30 ans ! Thierry Millon, Directeur des Etudes Altares – qui a publié le 19 janvier dernier son étude Défaillances et sauvegardes d’entreprises en France 4ème trimestre et bilan 2020 – est revenu sur ces chiffres étonnants, sur les retards de paiement, et sur les perspectives 2021 dans le cadre de la pandémie de Covid-19, à l’occasion d’un webinar organisé par Alliance ALLIS-NA.

-38% de défaillances en 2020

2020 a enregistré 32 184 défaillances en France, contre 52 002 en 2019, soit près de 20 000 de moins, le chiffre le plus bas depuis 30 ans. Etonnant ? Pas si l’on prend en compte les dispositifs mis en place par l’Etat français, tels que le PGE, le report ou l’exonération de charges, l’activité partielle à des conditions avantageuses, ou encore le gel de la date de cessation de paiement (toutes les entreprises qui n’étaient pas en cessation de paiement au 12 mars ont été considérées comme ne l’étant pas au 23 août minuit).

Pour autant, le PIB de la France en 2020 était en décroissance de 9 points, un indice fort de la fragilité de la situation économique de notre pays.

Les entreprises vont-elles défaillir en 2021 ?

Que va-t-il advenir de ces entreprises qui ont tenu grâce aux aides ? Vont-elles forcément tomber en 2021 ? Rappelons-le, lorsque l’on parle du nombre d’entreprises défaillantes, il ne faut pas non plus oublier le nombre d’emplois menacés : 1 entreprise qui tombe, c’est en moyenne 4 emplois menacés.

Toutes les organisations ayant bénéficié d’aides gouvernementales l’an dernier ne sont pas destinées à défaillir, en effet, nombreuses sont celles qui étaient en bonne santé financière, et avaient simplement besoin d’une réserve de sécurité, ou d’un coup de pouce pour affronter les mois les plus difficiles avec la trésorerie suffisante (trésorerie qui a souvent fondu face à l’absence de rentrée d’argent).

Paradoxalement, les mesures d’aide ont parfois desservi des entreprises, par exemple le gel de la date de cessation de paiement a incité nombre de dirigeants à ne pas solliciter le tribunal pour une procédure de sauvegarde, qui aurait pu être avantageuse (n’impliquant de plus pas les cautions personnelles des personnes physiques), résultat : leur situation est devenue par la suite irrattrapable.

Les comportements de paiement se sont-ils dégradés en 2020 ?

Le comportement de paiement est un indicateur fort de fragilité d’une entreprise. En effet, une organisation qui présente de mauvais comportements de paiement est souvent en difficulté depuis un moment et manque de trésorerie.

En 2020, même si nombreuses furent les entreprises à adopter un comportement de paiement exemplaire, les retards de paiement ont été bien supérieurs à l’accoutumée, avec un niveau jamais vu depuis 15 ans : plus de 14 jours de retard de paiement à l’été 2020, toutes entreprises confondues. On note toutefois une inégalité de répartition des retards de paiement selon le type d’encours : les encours importants présentent moins de retard de paiement que les petits. Pourquoi ? Les gros encours sont le plus souvent observés dans une relation business bien établie, qui présente donc moins de risque de rupture de la chaîne de facturation. Les petits encours sont quant à eux plutôt synonymes d’opérations ponctuelles pour lesquelles de bonnes habitudes de paiement ne se sont pas encore installées.

Heureusement, la situation des retards de paiement s’améliore, le 4ème trimestre 2020 a d’ailleurs gagné 1 jour de retard de paiement, ce qui représente 1 milliard d’euros de trésorerie pour les entreprises.

Doit-on absolument maintenir les aides aux entreprises ?

Les entreprises entrées dans la crise Covid-19 avec des difficultés sont les plus fragilisées, les aides leur ont permis de tenir, mais pour combien de temps encore ?  Pour Thierry Millon, il va falloir débrancher les aides petit à petit, notamment envers les entreprises zombies (définies par l’OCDE comme « des entreprises qui ne vivraient plus et qui auraient fait faillite si les taux d’intérêt étaient normaux. »), et continuer voire renforcer les aides octroyées aux entreprises viables. Le trimestre 2021 ne devrait pas enregistrer de hausse fulgurante des défauts.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de ce webinar dans son replay ci-dessous :

Altares Dun & Bradstreet

Altares Dun & Bradstreet

Expert de l’information sur les entreprises, Altares collecte, structure, analyse et enrichit les données BtoB afin de les rendre « intelligentes » et faciliter la prise de décision pour les directions générales et opérationnelles des entreprises. Le groupe propose son expertise sur toute la chaine de valeur de la data. Partenaire exclusif en France, au Benelux et au Maghreb de Dun & Bradstreet, 1er réseau international d’informations BtoB, Altares se positionne comme le partenaire de référence des grands comptes, ETI, PME et organisations publiques, en leur offrant un accès privilégié à ses bases de données sur 500 millions d’entreprises dans 220 pays.

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