Dans le cadre de notre série d’articles portant sur les conférences données lors du Salon Big Data 2019 de Paris, retour cette semaine sur l’intervention de Marc Lagriffoul, Directeur Talent Management et Cadres Supérieurs au sein du Groupe SNCF, qui a tenu une conférence sur le thème “Ressources Humaines : comment tirer parti du Big Data pour un meilleur accompagnement et une meilleure gestion des carrières ?”.
Fidéliser les talents
Il s’agit en majeure partie de la gestion des carrières en interne, un enjeu conséquent pour la SNCF dans le cadre de l’ouverture prochaine du transport ferroviaire à la concurrence. L’objectif est donc de fidéliser les talents et d’éviter leur fuite en proposant des opportunités internes qui égalent voire surpassent les opportunités externes en termes d’intérêt et d’avantages.
En parallèle de la fidélisation des talents déjà présents en interne, les ressources humaines se doivent, grâce à ce nouveau système de gestion des carrières, de challenger les équipes internes avant d’envisager un recrutement externe. Dans ce cadre, les ressources humaines doivent désormais raisonner en termes de nouvelles compétences plutôt qu’en termes d’enchaînement des postes. En effet, une enquête menée en interne a mis en avant la volonté des équipes d’acquérir de nouvelles expériences.
Un nouveau système de gestion des talents
Pour gérer les talents au sein des 270 000 collaborateurs SNCF, une identification est un pré-requis primordial qui passe par des entretiens individuels permettant d’objectiver les perspectives d’évolution, notamment hors du périmètre du collaborateur. Le nouveau système de gestion des talents doit permettre d’instaurer un matching entre les données RH des équipes et les postes envisageables au sein du réseau. Un tel système permet une connaissance plus fine à la fois des collaborateurs mais aussi des métiers et des offres.
Des retours d’expériences positifs
Les premiers retours d’expérience sur ce système ont été positifs, malgré un temps d’adaptation pour les conseillers de carrière. La solution a été industrialisée afin d’être en mesure de gérer le Big Data, via des connecteurs. Le système de matching automatique ne se révélant pas toujours pertinent, la SNCF envisage de donner la main aux salariés cadres (15 000 personnes) dans un premier temps, pour mettre à jour leurs données et celles de leurs équipes. Par ce biais, des offres adaptées pourront être proposées aux collaborateurs. Par la suite, le dispositif devrait être étendu à l’ensemble des salariés SNCF.
Le projet a connu quelques freins dans ses débuts de la part des Ressources Humaines qui craignaient d’une part d’être dépossédées de leurs fonctions et d’autre part, une mobilité trop précoce des collaborateurs. Mais le nouveau système a finalement été apprécié dans sa volonté d’aider les managers à rester attractifs en interne et à accompagner les salariés dans leur épanouissement professionnel, sans se substituer aux acteurs RH et en replaçant l’humain au cœur des préoccupations.