En 2020, les défaillances des entreprises de la filière communication ont reculé de 30% par rapport à 2019 tandis qu’a contrario, les investissements publicitaires ont baissé de 25%. Les mesures d’aides mises en place par l’État français ont permis aux entreprises de résister à la crise en 2020. Mais quelles sont les perspectives pour l’année 2021 ? Les entreprises pourront-elles enfin se relancer ?
Marché de la communication et des médias, bilan 2020
Quelle tendance sur ces 2 dernières années ?
Après une année 2019 placée sur le signe de la reprise, la crise de 2020 et l’effet choc du premier confinement, puis du deuxième, ont fortement perturbé le marché notamment de la communication et des médias.
Une étude Kantar Media indique que le marché de la communication a perdu plus de 7 milliards d’euros de dépenses annonceurs en 2020 (-21,6% vs 2019). Le digital a assez bien résisté et est resté quasi stable, les médias historiques ont subi un choc de près de -20%, et l’ensemble des autres médias (marketing direct, promotion et événementiel) ont connu une baisse de -31%.
Recettes et volumes publicitaires des médias
En répercussion directe de la crise sanitaire, une régression globale du montant des recettes publicitaires a été enregistrée : -11,6% par rapport à 2019, soit 13,3 milliards de recette en moins pour la télévision, le cinéma, la radio, la presse, la publicité extérieure, internet, les annuaires, le courrier publicitaire et les imprimés sans adresse.
Le marché publicitaire a perdu près d’un annonceur sur dix en 2020 (60809 annonceurs tous médias, soit -9% vs 2019).
Le levier du social média se démarque cependant avec une croissance de 7,3%, à l’inverse le cinéma est hélas le domaine le plus impacté (-74,9% de recettes publicitaires en moins).
Heureusement, l’année 2021 commence mieux avec une croissance de 13% du marché de la communication sur le premier trimestre.
Quelques chiffres sur la filière de la communication
La filière de la communication et des médias, c’est :
- 46000 entreprises,
- 226000 emplois,
- un chiffre d’affaires de 50 milliards d’euros,
- 35 milliards de ce chiffre d’affaires concentrés sur 20 départements (top 5 : Hauts-de-Seine, Paris, seine St Denis, Rhône, Nord).
La publication des comptes des entreprises
Dans la filière de la communication, 1 bilan sur 3 est actuellement publié et visible pour les tiers (fournisseurs et partenaires), les 2/3 restants sont confidentiels, une tendance à la baisse qui s’accroit au fil des années. Altares dispose en revanche de tous les bilans – publics ou non – qui s’ils restent confidentiels, entrent en compte dans les analyses et les calculs de scores de risque de défaillance d’entreprise.
Les délais de paiement en 2020 et 2021
Les délais de paiement, alors qu’ils se réduisaient chaque année depuis plusieurs années, se sont allongés en 2020 avec notamment des retards plus importants, mettant à mal la trésorerie des entreprises, en particulier les PME.
1 entreprise sur 5 est actuellement à risque de défaillance élevé. Heureusement par ailleurs, 1 sur 3 présente un risque faible.
Si on a enregistré un recul important du nombre de défaillances en 2020 qui se poursuit au 1er trimestre 2021 (du jamais vu depuis 30 ans), les entreprises sont très fragilisées, en particulier les entreprises de la filière de la communication, qui ont pour beaucoup stoppé leur activité durant de nombreux mois. Des secteurs présentent une forte baisse du taux de défaillance (grâce notamment aux aides de l’État), mais d’autres présentent au contraire une forte hausse, comme les régies publicitaires (+20% de défaillances).
Quelles aides pour améliorer les délais de paiement ?
En période de reprise, les délais de paiement sont la clé de la survie des entreprises. Certaines entreprises ont amélioré leurs délais de paiement durant la crise, par solidarité pour les entreprises en difficulté.
Voici quelques aides dont les entreprises peuvent bénéficier en cette période de crise :
- PGE : Prêt Garanti par l’État,
- financement des bons de commande garanti par l’État : le bon de commande peut être financé par votre factor, avec un taux d’intérêt très bas,
- faire appel aux chambres de commerce pour l’obtention d’un fonds de solidarité.
Le Médiateur des entreprises peut également vous aider à résoudre les litiges notamment liés aux paiements interentreprises.
Quelques pistes de relance
- La transformation digitale est un des piliers de la relance, hélas toutes les entreprises ne sont pas prêtes à cette transformation et n’en ont pas les moyens, financiers et humains.
- Repenser son modèle économique et son organisation (travail à distance, livraisons, retrait sur place…).
- Solliciter les aides de l’État mais aussi les aides territoriales, ainsi que le Tribunal de Commerce pour un plan de sauvegarde, par exemple.
Étonnamment, si le domaine de la restauration – fermée depuis de nombreux mois – a été l’un des plus impactés par la crise, la mise en œuvre de nouveaux modes organisationnels et outils de travail a aidé un bon nombre des entreprises de ce secteur à tenir et à instaurer un modèle durable.
Un exemple à suivre notamment par les trop nombreuses TPE à ne pas avoir développé leur présence sur internet.
Tous les métiers ont rencontré les mêmes difficultés au début de la crise avec une flambée des impayés (parfois par peur de ne pas avoir de rentrées d’argent, d’autres fois par manque de revenus, ou encore simplement du fait de l’absence de digitalisation des processus de facturation / paiement).
Vous pouvez retrouver l’intégralité du webinar du 15 avril sur le sujet, organisé par l’Observatoire COMMEDIA, et animé par Thierry Millon, Directeur des études Altares-D&B, Eric Trousset, Président IREP, Pierre Pelouzet, Médiateur des entreprises et William Prost, Directeur Général de la CCI des Hauts-de-Seine.