Hausse de 51,2 % des défaillances d’entreprises en Grand Est sur un an, un peu au-dessus de la moyenne nationale (+ 49,9 %).
La région compte encore 1000 défauts de moins qu’en 2019 (-25 %).
9 100 emplois sont menacés, soit 3 emplois par défaut en moyenne.
Restauration et maçonnerie générale en tête des défaillances.
Avec 2989 procédures ouvertes sur l’année, le nombre de cessations de paiement accuse une hausse historique de 51 % par rapport à 2021. On dénombre toutefois un millier de défauts de moins qu’en 2019. Si le retour aux normes d’avant Covid s’amorce depuis un an, l’augmentation des défaillances s’accélère de manière alarmante pour les très jeunes entreprises et les PME dont plus de 200 ont défailli en 2022.
Thierry Millon, directeur des études Altares : « Dans le Grand Est, en cumul sur 3 ans depuis 2020, moins de 7500 entreprises ont fait défaut contre plus de 12500 durant les trois années précédentes. 5000 défaillances, soit plus d’une année de défaillances, ont ainsi été « épargnées » grâce notamment aux dispositifs d’aides publiques déployés pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine. Pourtant, si le risque a été anesthésié, évitant la déferlante tant redoutée des faillites, les entreprises ne sortent pas indemnes de ces longs mois de turbulences. Entre inflation et crise énergétique, le climat se complique encore et les fonds propres sont mis à contribution. Or, l’Observatoire du Financement des Entreprises notait dans son rapport de mai 2021 sur les fonds propres des TPE et PME que si l’essentiel de ces entreprises a affronté la crise avec des situations en fonds propres renforcées avant la Covid, une partie disposait, en revanche, de structures financières très dégradées (un tiers des TPE) ou était insuffisamment capitalisée (20 % des PME analysées). De son côté, la Commission européenne alerte sur le poids excessif de la dette des entreprises non financières de l’Union qui représentait 111 % du PIB des 27 à fin 2020, soit 14 900 milliards d’euros. Or, le manque de fonds propres handicapant pour investir et se financer est un signal prépondérant du risque de défaillance. »