L’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et du groupe Altares annonce qu’en 2023, 51 555 dirigeants d’entreprises ont été contraints de cesser leur activité. Ce chiffre marque une augmentation de plus de 33% de perte d’emploi des entrepreneurs par rapport à l’année 2022, soit 12 800 personnes. Cette situation dépasse les niveaux précédant la crise sanitaire du Covid-19 et n’avait pas été atteint depuis la crise financière de 2016.
La montée des taux d’intérêt, la cessation des aides liées au Covid, et la reprise des démarches de recouvrement par l’Urssaf ont aggravé les problèmes de liquidités pour ces dirigeants. Les entrepreneurs, possédant en moyenne 7 ans d’expérience, n’ont pas été épargnés, en particulier dans les secteurs de la construction et de l’hôtellerie/restauration, qui ont vu leurs difficultés s’accroître de 40 % en un an.
Plus de 140 dirigeants perdent leur emploi chaque jour
En moyenne, plus de 140 dirigeants d’entreprise se retrouvent sans emploi chaque jour, un chiffre à mettre en corrélation avec la forte augmentation des défaillances d’entreprises en 2023. Anthony Streicher, président de l’association GSC, souligne l’urgence de la situation, exacerbée par une série de facteurs économiques défavorables, conduisant à une augmentation des liquidations judiciaires en France.
Les dirigeants de TPE particulièrement touchés
La majorité des entrepreneurs affectés (90 %) était à la tête de TPE de moins de 5 salariés. Les dirigeants de TPE de 6 à 9 salariés ont connu quant à eux la plus forte augmentation de perte d’emploi avec +51,3% en un an.
Par ailleurs, 80% des entrepreneurs concernés par la perte d’emploi l’an dernier dirigeaient des entreprises au chiffre d’affaires inférieur à 500 000 euros.
Ce sont donc les petites structures qui ont été les plus touchées, y compris celles installées depuis longtemps.
La construction et la restauration très impactées
Les secteurs de la construction (+40,2%) et de la restauration (3/4 des personnes impactées) et les agences immobilières (+103,4%) sont particulièrement touchés, tout comme celui de l’agriculture, mais dans une moindre mesure (+10,3%). Les commerces de détail du domaine de l’habillement n’ont pas été épargnés (+52,4%), tout comme le commerce de gros (+68,3%).
Anthony Streicher annonce : « Certains secteurs comme le bâtiment devraient voir leur activité repartir mais, l’année 2024 s’annonce tout aussi délicate et doit nous amener à nous interroger sur le devenir de ces hommes et ces femmes. C’est désormais une nécessité, pour préserver l’économie, nous devons d’abord penser à protéger toutes celles et ceux qui créent nos richesses et nos emplois dans nos territoires. ».
Cette étude met en lumière la vulnérabilité des petites entreprises face au contexte économique incertain, soulignant la nécessité d’une intervention proactive pour soutenir et protéger les entrepreneurs. La situation est particulièrement critique en Île-de-France, qui a connu une augmentation significative du nombre de chefs d’entreprise sans emploi, suivie par d’autres régions telles que l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie, démontrant l’ampleur nationale de cette crise.