Hervé Rocheteau, Directeur risques conformité et externalisations – Achats Groupe chez Groupe Crédit Agricole, nous parle de l’intégration et de l’évaluation des fournisseurs grâce à l’outil de conformité indueD.
Bonjour Hervé, pouvez-vous nous présenter le Groupe Crédit Agricole ?
Le groupe Crédit Agricole est multiple et composé de plusieurs marques : les caisses régionales, Caci pour l’international et Le Crédit Lyonnais. Nous sommes 145 000 collaborateurs implantés dans le monde, et nous comptons 53 millions de clients et une part de marché entre 20 et 25 % selon les marchés.
Comment est venue l’idée de mutualiser vos bases de fournisseurs avec BPCE ?
C’est lors d’un échange avec Altares que cette idée nous est venue. Nous avons des sujets de préoccupation en commun, tels que l’évaluation des fournisseurs dans le cadre de la loi Sapin 2, et le traiter ensemble pouvait nous permettre d’être encore plus pertinents dans le traitement des alertes, des parties liées, etc.
C’est un sujet auquel nous réfléchissions depuis plus de quatre ans, et nous nous sommes alignés avec la BPCE car nous pensions que ce qu’ils avaient réalisé en termes d’évaluation des fournisseurs était pertinent.
Parlez-nous de votre expérience avec la solution de conformité indueD.
Nous disposions auparavant d’un outil concurrent qui ne répondait pas à nos besoins. Il y a deux ans, nous avons pleinement intégré indueD avec une première phase : l’intégration de notre stock de fournisseurs. La remédiation est pleinement opérationnelle depuis un peu plus de 18 mois, avec l’aide à la fois de la BPCE et d’Altares au quotidien. Les autres entités du Groupe (Caci et LCL) se sont également intégrées au projet. Nous leur avons présenté l’outil et les avantages qu’ils pouvaient en tirer.
La deuxième étape était le criblage des fournisseurs secteur par secteur : objets publicitaires, travaux immobiliers, matériel informatique.
indueD est un outil très ouvert, paramétrable aisément, et évolutif.
Nous avons repris les critères utilisés par BPCE pour calculer la note de risque des fournisseurs.
Avez-vous été audités sur ce projet dans le cadre de Sapin 2 ?
Nous avons en effet été challengés par l’Inspection Générale sur le choix d’indueD, la pondération de nos critères d’évaluation, le back testing, etc. Cependant, nous ne leur avons pas fait valider ces critères car ce n’est pas leur rôle. Ils souhaitent simplement savoir comment on procède et s’assurer que cela fonctionne correctement. Ils sont venus faire des audits, ils nous ont demandé des précisions sur le vocabulaire que nous utilisions, et nous ont finalement demandé d’aller plus loin, notamment dans le devoir de vigilance et la thématique RSE.
L’Inspection Générale nous a demandé de screener les fournisseurs avant les appels d’offres, notamment pour certains secteurs qui sont un peu plus sensibles, par exemple les objets publicitaires, les travaux immobiliers, le matériel informatique.
Quels sont vos projets pour l’avenir en matière d’évaluation fournisseurs ?
En matière de connaissance des fournisseurs, nous envisageons, à moyen terme, une base de connaissance beaucoup plus large, par exemple avec des documents légaux, et une partie bilan carbone. Aujourd’hui, nous travaillons avec plusieurs partenaires, et une seule base de connaissances mutualisée serait vraiment un avantage. Par ailleurs, l’utilisation de l’intelligence artificielle serait également bienvenue, et nous permettrait d’ avoir un « acheteur augmenté ». Ce dernier, au moment de l’appel d’offre, via son outil de procurement, pourrait consulter une base unique pour le renseigner sur tous les aspects de son fournisseur, sur la partie risques, sur la partie conformité, mais aussi sur la partie opportunités pour pouvoir mieux cibler ces actions demain. Il y a beaucoup de travaux à venir.
