3708 défaillances d’entreprises en Occitanie, en hausse de 67 % sur un an, 17 points de plus que la moyenne nationale (+ 50 %)
723 défauts de moins qu’en 2019 (-16 %)
234 PME ont défailli (+84 %) comme en 2019
Plus de 12 300 emplois sont menacés, soit 3,2 emplois par défaut en moyenne.
Les jeunes entreprises sont extrêmement vulnérables (+113 %).
Restauration et second œuvre du bâtiment en tête des défaillances.
Thierry Millon, directeur des études Altares : « En Occitanie, en cumul sur 3 ans depuis 2020, moins de 8800 entreprises ont fait défaut contre plus de 14 300 durant les trois années précédentes. 5500 défaillances, soit plus d’une année de défaillances, ont ainsi été « épargnées » grâce notamment aux dispositifs d’aides publiques déployés pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine. Pourtant, si le risque a été anesthésié, évitant la déferlante tant redoutée des faillites, les entreprises ne sortent pas indemnes de ces longs mois de turbulences. Entre inflation et crise énergétique, le climat se complique encore et les fonds propres sont mis à contribution. Or, l’Observatoire du Financement des Entreprises notait dans son rapport de mai 2021 sur les fonds propres des TPE et PME que si l’essentiel de ces entreprises a affronté la crise avec des situations en fonds propres renforcées avant la Covid, une partie disposait, en revanche, de structures financières très dégradées (un tiers des TPE) ou était insuffisamment capitalisée (20 % des PME analysées). De son côté, la Commission européenne alerte sur le poids excessif de la dette des entreprises non financières de l’Union qui représentait 111 % du PIB des 27 à fin 2020, soit 14 900 milliards d’euros. Or, le manque de fonds propres handicapant pour investir et se financer est un signal prépondérant du risque de défaillance. »
L’Hérault amortit la hausse régionale, le nombre de défaillances double dans deux départements.
Les défaillances d’entreprises en Occitanie par taille
En Occitanie, les TPE concentrent l’essentiel des défaillances (94 %), et donnent donc le ton pour les tendances régionales. Près de 3500 (3474) entreprises de moins de 10 salariés ont défailli en 2022, un nombre en augmentation de 66 % mais c’est encore 723 de moins qu’en 2019.
Plus d’une TPE sur cinq est de création récente (moins de trois ans). Or ces jeunes entreprises sont très vulnérables : leur nombre (649) a plus que doublé sur un an (+113 %).
Pour les PME, la tendance est plus rapide (+84 %). Avec 234 défauts, la région retrouve déjà les niveaux de 2019. Dans ces conditions, le nombre d’emplois menacés augmente encore en 2022 (12300) par rapport à 2021 (7300).
Les défaillances d’entreprises en Occitanie par secteur
Construction
Le secteur de la construction qui concentre le quart des défaillances, repasse au-dessus des 900 défauts avec 915 procédures ouvertes soit 43,9 % de plus qu’en 2021. Une tendance atténuée par le gros œuvre (289 ; +36 %) tandis que le second œuvre affiche une dégradation rapide (435 ; +62 %).
Commerce
Le commerce dépasse 800 défauts (818), en hausse de 63,3 %. Le commerce de détail affiche les tendances les plus sévères (515 ; +80,1 %) en particulier dans l’équipement du foyer (+111 %), les magasins multi-rayons (+105 %) ou l’habillement (+90 %).
Services
Dans les services aux entreprises (434), le nombre de défaillances augmente de +57,2 %. Une tendance accélérée par le conseil en communication et gestion (+76 %).
Dans les services aux particuliers, le retournement est rapide (158 ; +72 %) en particulier dans les activités de coiffure et soins de beauté (111 ; +71 %).
Industrie
Dans le secteur de l’industrie, le nombre de défaillances d’entreprises a doublé (262 ; +105 %) tiré par l’agroalimentaire (119 ; + 164 %) dont essentiellement les boulangers-pâtissiers (72 ; +148 %).
Transports
Dans le transport routier de marchandises (82 ; +100 %), la sinistralité est au plus haut depuis 2015.
Restauration
Dans les activités de restauration le nombre de défaillances (434) s’est envolé de +132 %, tiré par la restauration rapide (163 ; +117 %) et plus encore la restauration assise (268 ; +135 %). Les débits de boisson (89 ; +218 %) sont encore plus touchés, tandis que l’hébergement résiste mieux (22 ; +10 %).
Agriculture
L’agriculture fait mieux que la moyenne régionale avec 118 défaillances (+34 %).
2023 pourrait nous ramener aux valeurs de 2017 au-delà de 55 000 défaillances d’entreprises. La région Grand Est pourrait repasser la barre des 4000 défauts. Un nombre certes important mais plutôt raisonnable au regard du contexte très difficile que nous traversons.
2023, une année de transition à bien négocier.
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