Assises des Délais de paiement : Délais de paiement vs Covid-19

19 novembre 2020
Retour sur les Assises des délais de paiement du 28 octobre, autour des conséquences de la crise du Covid-19 sur les comportements de paiement.
Retour sur les Assises des délais de paiement du 28 octobre, autour des conséquences de la crise du Covid-19 sur les comportements de paiement.

Sommaire

Le 28 octobre dernier se sont tenues sous forme digitale la 7ème édition des Assises des délais de paiement, organisées conjointement par l’AFDCC (l’association des credit managers), la FIGEC (Fédération nationale de l’Information d’entreprise, de la Gestion des créances et de l’Enquête Civile), et sous le haut patronage du Ministre des finances, de l’économie et de la relance.

Délais de paiement vs Covid-19

La première table ronde, animée par le journaliste Rachid Arhab, « Délais de paiement vs Covid-19 », est revenue sur les conséquences de la crise de la Covid-19 sur les trésoreries des entreprises et en particulier sur les comportements en matière de respect des délais de paiement.

Au début du confinement de la France au printemps, les délais de paiement se sont allongés, en particulier au mois de juillet, ajoutant 2 jours à la moyenne française des retards. Depuis, la situation s’améliore progressivement, mais ce second confinement laisse craindre que nous ne puissions revenir au niveau d’avant crise avant plusieurs mois.

Le cash, clé de la reprise

Eric Scherer, Président de l’AFDCC

L’AFDCC rassemble les credit managers et les personnes en charge de la gestion des délais de paiement dans les entreprises et qui doivent maîtriser le risque d’insolvabilité de leur portefeuille. En cette période de trouble exceptionnel, le carnet de commande et la trésorerie sont au cœur des préoccupations des entreprises et des pouvoirs publics.

Les PME disposent actuellement de moins de 2 mois de chiffre d’affaires en réserve de trésorerie (3 mois pour les ETI, 4 mois pour les grands groupes). Le chiffre d’affaires perdu au moment du confinement ne sera pas retrouvé, malgré le regain de consommation de cet été, et beaucoup d’entreprises ont encore besoin d’aide après les premiers dispositifs gouvernementaux mis en place (report de charge, PGE, etc). L’enjeu cash est prioritaire.

Moins de 10 jours de retard de paiement en 2021 ?

Allocution d’Alain Griset, Ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Petites et Moyennes Entreprises

Les TPE (19 milliards) et PME (7 milliards) ont les structures les plus fragilisées par l’allongement des délais de paiement. Alain Griset croit en la capacité de la France à faire mieux, prenant pour exemple les 7 jours de retard de paiement de l’Allemagne, et les 4 jours des Pays-Bas.

Le paiement électronique a tendance à se généraliser de plus en plus, ce qui facilitera les choses. Alain Griset a pour objectif de passer sous la barre des 10 jours de retard de paiement en 2021.

Un plan de relance efficace ?

Patrick Martin, Président délégué du Medef

Difficile de jongler entre la priorité sanitaire et l’enjeu économique et social : à ce jour le prisme sanitaire est prioritaire.

Aujourd’hui en France, les retards de paiement représentent 95 millions de pertes pour les entreprises. Les difficultés économiques s’accumulent, le PGE mis en place par l’État à hauteur de 120 milliards (consommé à hauteur d’1/3 pour l’instant, il peut être prorogé jusqu’à 5 ans, une opportunité à saisir pour les entreprises les plus en difficulté, risque de ne pas suffire sur le long terme. Les entreprises ont été protégées pendant un certain temps et beaucoup ont échappé à la défaillance, mais le plus dur reste à venir en 2021. Les sociétés vont devoir se montrer solidaires et loyales, et que les dispositifs d’assurance crédit (Cap Relais) soient prorogés au-delà du 31 décembre 2020.

Charles Battista, Directeur Altares

Si l’année 2020 devrait enregistrer moins de faillites que 2019 (grâce au plan de soutien de l’Etat), ce chiffre pourrait être porté à 100 000 à fin 2021 selon Charles Battista. Des filières entières sont menacées de disparition, il faut donc que les grands donneurs d’ordre et les PME respectent les délais de paiement qui menace les TPE tout particulièrement.

A quel point la crise a-t-elle aggravé les délais de paiement ?

François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France

Les délais de paiement sont importants pour la BDF car ils sont prioritaires pour les entreprises, en particulier TPE et PME. La France enregistre plus de 600 milliards d’encours, la trésorerie des entreprises est préoccupante : il faut veiller à ce que les délais de paiement ne se dégradent plus.  C’est dans cette optique que la France a mis en place le PGE, pour mettre à disposition des entreprises des fonds pour préserver les délais de paiement.

Dès le mois de mars, il y a eu des alertes sur l’impact de la crise sur les délais de paiement, conduisant à la mise en place d’un comité de crise avec le Médiateur du crédit et le Médiateur des entreprises pour suivre les cas difficiles.

Le comité se réunit au moins 1 fois par semaine pour examiner les cas notamment de donneurs d’ordre, et aussi mise en avant de bonnes pratiques.

Visionnez le replay de cette séquence :

Altares Dun & Bradstreet

Altares Dun & Bradstreet

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