Pour cette deuxième édition de notre émission « Les Rencontres Altares », Laurent Luce, Head of product marketing management chez Altares a reçu Pierre Pelouzet, Médiateur des entreprises et Président de l’Observatoire des achats responsables, François Perret, Directeur général de Pacte PME, et Paola Fabiani, Vice-présidente et porte-parole du MEDEF en charge de l’entrepreneuriat. Le sujet du jour : la Responsabilité Sociétale des Entreprises, quel constat et quels impacts ?
Etat des lieux de la RSE dans les entreprises françaises
Selon le baromètre ESG d’Altares, 37% des entreprises en France ont un engagement RSE fort. Certains secteurs d’activité sont particulièrement engagés, comme le bâtiment, les services, la finance, avec une inclinaison forte sur la partie sociale et la gouvernance, dépendamment de la taille de l’entreprise.
84% des dirigeants déclarent avoir pris conscience de la nécessité de passer à l’action en matière de RSE. Mais seuls 11% des entreprises en Europe ont structuré leur politique de transition sociétale et environnementale.
Si la conviction et la volonté sont là, elles ne sont pas encore suffisamment suivies d’actes.
Les nouvelles réglementations comme la CSRD sont-elles de nouvelles contraintes pour les entreprises ? Ou de nouvelles opportunités ?
Il existe aujourd’hui de nombreuses réglementations comme la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), la CSDD (Corporate Sustainability Due Diligence Directive), ou encore le Devoir de vigilance, qui sont considérées de manière différente selon les entreprises, notamment sur la partie achats. Elles concernent essentiellement les Grandes Entreprises, les ETI et les grandes PME. Les PME n’ont pas d’obligation directe relative à la RSE mais doivent cependant s’adapter aux exigences en matière de reporting extra-financier des grands groupes (notamment avec l’entrée en vigueur de la CSRD).
Les achats responsables, premiers acteurs de la RSE
Les achats responsables sont un vecteur fort d’engagement RSE. Ils favorisent la prise en compte des impacts sociétaux et environnementaux des produits et services proposés, tout au long de leur cycle de vie.
L’Observatoire des achats responsables est chargé depuis 12 ans de mesurer l’engagement des entreprises en termes d’achats responsables, avec notamment un baromètre annuel. Et pour guider les entreprises dans un processus d’achats responsables, la Charte des achats responsables pilotée par le Médiateur des entreprises (Pierre Pelouzet) proposent 10 bonnes pratiques qui ont déjà aidé plus de 2500 acteurs publics et privés grâce notamment à des outils de diagnostic, d’aide à l’évolution, de partage et de labellisation selon la norme ISO 20400.
Le Médiateur mène d’ailleurs des études sur la RSE dont une avec ecoVadis qui montrent que les entreprises françaises se placent dans le top 5 mondial, beaucoup de normes ESG étant déjà appliquées en France.
La RSE est-elle au cœur des préoccupations des entreprises ?
Si une grande majorité de chefs d’entreprises reconnaissent l’importance de la RSE, ils sont encore une minorité en Europe à avoir entamé des démarches. Le principal frein demeure le manque de moyens dans les PME (moyens humains et financiers). Les évolutions à mettre en place pour suivre les principes de la RSE nécessitent souvent des investissements technologiques très coûteux, ou des recrutements supplémentaires que nombre de structures jugent ne pouvoir se permettre. Par ailleurs, tous les dirigeants de PME ne perçoivent pas les opportunités derrière les contraintes.
Les choses ont cependant beaucoup évolué en 10 ans. L’engagement des PME et leur performance extra-financière deviennent une condition pour consolider le dialogue et le marché avec les grands comptes. Le score RSE contribue au choix des partenaires d’affaires pour s’assurer de leur engagement dans une démarche RSE. La France est le premier pays à avoir adopté la CSRD, et l’implication des entreprises va continuer de se développer.