Alexandre EL HAGE CHAHINE, Directeur des risques au sein de BPCE, nous explique comment le groupe bancaire s’est mis en conformité avec la loi Sapin 2 en évaluant ses fournisseurs grâce à la solution indueD d’Altares.
Bonjour Alexandre, pouvez-vous nous présenter BPCE ?
BPCE est un groupement bancaire qui regroupe trois grandes marques : Banque Populaire, Caisse d’Epargne et Natixis. Nous comptons 100 000 collaborateurs et finançons plus de 20 % de l’économie française.
Quel projet a amené BPCE à solliciter Altares ?
Nous travaillons avec 24 000 fournisseurs, en comptant ceux de BPCE (environ 12 000) avec qui nous collaborons sur le projet de mutualisation de notre évaluation des fournisseurs (KYS).
Ce projet a démarré en 2019 pour une raison simple : nous étions quatre grands groupes bancaires – BPCE, Crédit Agricole, BNP et la Banque Postale – qui devions répondre à la loi Sapin 2.
Et pour ce faire, il existe des piliers, notamment le troisième qui vise à évaluer les tiers. Pour cela, nous avions besoin d’un outil qui nous permettait de cribler notre base et en même temps de calculer un score de manière efficace et rapide, pour qu’on puisse faire des analyses dans des temps record.
Quel est votre retour d’expérience avec indueD ?
Ce fut une grande aventure pour laquelle nous avons travaillé main dans la main avec Altares pour perfectionner l’outil, dont nous sentions le potentiel. Et cela s’est confirmé, indueD a réellement répondu à nos attentes en termes d’évaluation des fournisseurs. Aujourd’hui, c’est un outil indispensable à notre activité puisqu’on crible nos fournisseurs tous les jours grâce à l’interfaçage d’indueD dans notre outil de procurement, ce qui permet à nos acheteurs de disposer de l’information en temps réel.
La collaboration avec Altares est très fluide depuis le début, nous avons envoyé notre base de fournisseurs et Altares a tout pris en charge de bout en bout : la mise en qualité, l’insertion dans la base, le scoring, tout en nous accompagnant de manière journalière.
Ce partenariat dure depuis 2019 et le Crédit Agricole nous a rejoints sur cette plateforme.
Quelles sont les fonctionnalités clés de la solution ?
La fonctionnalité de paramétrage du score de bout en bout est une fonctionnalité primordiale dans l’évaluation des fournisseurs. Le score est basé sur plusieurs critères qu’on peut moduler : le risque pays, le risque de secteur d’activité, la présence de PEP ou de secteurs, d’entreprises publiques et la presse négative.
Ce sont des éléments très importants qui sont paramétrables et permettent d’avoir un score global basé sur des critères pertinents pour nous et précis.
N’importe quel client de la plateforme indueD d’Altares peut adapter son score selon sa cartographie des risques propre.
Un autre avantage est de pouvoir ajouter les bénéficiaires effectifs que l’on collecte au moment de l’entrée en relation directement dans l’outil, ou ceux que l’on avait déjà collectés manuellement au préalable. En effet, Altares a développé une fonctionnalité nous permettant de les charger en masse.
Quels sont les avantages à mutualiser son projet KYS comme vous l’avez fait avec Crédit Agricole ?
Les avantages d’un tel partenariat dans le cadre de l’intégration de la solution indueD sont multiples.
Le premier et le plus évident est le partage d’analyses. On gagne en efficacité opérationnelle puisque nous avons des fournisseurs communs, environ 20 % dans le cas du Crédit Agricole. Cela nous évite de refaire certaines analyses.
Le deuxième avantage est de s’exprimer d’une même voix face aux régulateurs. Par exemple avec l’AFA, et puisque nous avons les mêmes règles et les mêmes scores à présenter, il est plus simple d’y voir clair et d’expliquer notre méthode.
Le troisième avantage réside dans la possibilité d’une veille réglementaire très forte qui nous permet d’anticiper plus aisément les futures évolutions réglementaires
On traite la corruption mais également le risque de réputation grâce aux signaux forts et faibles. Parmi les signaux forts, nous retrouvons les mises en examen, le favoritisme, et parmi les signaux faibles, nous examinons l’éthique, le respect des droits de l’homme, etc., qui ne font pas partie intégrante de la corruption.
Qu’envisagez-vous pour l’avenir ?
A l’avenir, il sera nécessaire que nous intégrions les critères de RSE dans la plateforme, qui possède cette fonctionnalité. Même si nous évoluons aux côtés de banques concurrentes, nous sommes aussi confrères et avons des intérêts communs et donc tout intérêt à mutualiser les moyens et les efforts à l’avenir, pour nous assurer de répondre à la réglementation de la manière la plus efficace possible.