Statistiques défaillances entreprises
Altares propose depuis début 2005 deux cycles d’analyses trimestrielles liés aux échanges économiques :
- Les défaillances d’entreprises en France, complétées par les sauvegardes depuis l’entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2006
- Les retards de paiement en Europe.
Pour chacun de ces thèmes, Altares publie chaque trimestre une synthèse et une analyse des évolutions de tendance.
Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T4 et bilan 2023
Panorama général des défaillances d’entreprises en France en 2023
Altares dévoile les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 4e trimestre et l’ensemble de l’année 2023.
57 729 défaillances en 2023 dont 16 820 au 4e trimestre
La France enregistre l’un des pires 4e trimestres sur 30 ans, mais 2023 reste encore loin des référentiels de crises historiques.
« Bien au-delà des « rattrapages » post Covid, les défaillances liées à la conjoncture ultra tendue s’accélèrent »
Avec 57 729 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de près de 36 % par rapport à 2022. Un taux encore très élevé après la hausse historique (+49 %) de 2022.
Le seul dernier trimestre 2023 illustre encore davantage les difficultés actuelles des acteurs économiques avec 16 800 entreprises en défaut, au plus haut depuis 2012 – 2013. Précédemment, seule la période de récession de 1992 – 1993 avait amené la France à des seuils comparables pour un dernier trimestre. Le pays passait alors pour la première fois de son histoire le cap des 60 000 faillites.
Au regard du contexte inédit de « permacrise » dans lequel les entreprises naviguent depuis 4 ans, les seuils de défaillances, s’ils sont élevés, ne sont pas une surprise
Thierry Millon, directeur des études de la société Altares :
« Après une phase de rattrapage d’une partie des entreprises tenues à flot grâce aux mesures d’accompagnement mises en place depuis la crise Covid, nous amorçons désormais une nouvelle phase, plus structurelle, davantage liée aux insuffisances financières des entreprises qui doivent naviguer dans un environnement économique extraordinairement tendu. Le mauvais chiffre du dernier trimestre de l’année, un des pires sur trente ans, ne saurait s’expliquer par le seul retour d’une action de recouvrement plus habituelle des URSSAF après une longue période accommodante. Certes les assignations ont repris fortement sur cette fin d’année mais toutes les procédures ne sont pas ouvertes à l’initiative des URSSAF.
Activité en berne, niveau d’inflation encore élevé, taux d’intérêt toujours hauts, consommation qui flanche, forment un dangereux cocktail pour des entreprises aux trésoreries épuisées après une succession de crises. Même les plus grands acteurs ne sont pas épargnés, transférant ainsi potentiellement le risque vers leurs fournisseurs et sous-traitants. 171 entreprises d’au moins 100 salariés ont défailli en 2023, c’est 80% de plus qu’en 2022 et un nombre au plus haut depuis 2014 (185 défauts). »
Bilan 2023
Défaillances par secteurs
Les activités B2C sont en première ligne sur le front des défauts, mais le B2B est aussi en tension
Construction
Commerce
Services
Industrie
Transports
Restauration
PUBLICATIONS
Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T4 et bilan 2023
Altares dévoile les chiffres des défaillances d’entreprises 2023 en France, pour le 4e trimestre et l’ensemble de l’année.
Bilan 2023 Défaillances par régions
Défaillances 2023
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Quatre redressements ou liquidations judicaires sur dix prononcés en Provence-Alpes-Côte-d’Azur l’ont été sur des entreprises des Bouches-du-Rhône. 2 330 entreprises de ce département ont fait défaut en 2023, c’est 39% de plus qu’en 2022.
Les Alpes-Maritimes (+32%) sont en ligne avec la tendance régionale. Le département compte 1 437 défauts, un nombre proche de celui constaté juste avant crise Covid en 2019 (1 410).
Défaillances 2023
Auvergne-Rhône-Alpes
Le Rhône, qui concentre traditionnellement plus du quart des défaillances, franchit la barre des 1700 défauts comme en 2016. La dégradation est supérieure à la tendance régionale (+42% vs +38%). Le Puy-de-Dôme affiche l’augmentation la plus sévère de la région (+69%) pour plus de 500 défauts. Jamais le département n’a enregistré autant de dépôts de bilan au cours des dix dernières années.
Défaillances 2023
Nouvelle Aquitaine
La région est coupée en deux, la moitié des départements accuse une augmentation du nombre de procédures supérieure à la moyenne régionale (+37%). C’est le cas de la Gironde qui concentre le tiers des défauts de la région et donne donc le ton global. 1620 cessations de paiement (+48%) ont été enregistrées, un nombre au plus haut sur dix ans. Suivent la Corrèze (183 ; +46%) et les Deux-Sèvres (212 : +43%).
Défaillances 2023
Bourgogne Franche-Comté
Le Territoire de Belfort et le Doubs accusent de très fortes dégradations à, respectivement, +84% (118 défauts) et +75% (376). La Haute-Saône (+50%) est également très au-dessus de la moyenne régionale (+36 %) avec 159 cessations de paiement.
Le Jura et la Côte d’Or s’inscrivent eux-aussi sur une tendance au-delà de la moyenne à respectivement +45% (198) et +40% (403).
Défaillances 2023
Occitanie
Trois départements accusent une très forte augmentation du nombre d’ouvertures de redressements et liquidations judiciaires, supérieure à +70%. C’est le cas des Hautes-Pyrénées (185 ; +76%), l’Aveyron (161 ; +75%) et la Lozère (40 ; +74%). La Haute-Garonne enregistre 1 267 défauts (+54%), un nombre au plus haut depuis 2015 (1 273). Les Pyrénées-Orientales (551) et le Tarn-et-Garonne (241) enregistrent une dégradation de +43%.
Défaillances 2023
Bretagne
Avec 718 défauts, l’Ille-et-Vilaine enregistre son plus mauvais chiffre depuis 2015 (746). Le département affiche ainsi une dégradation de plus de 46%. Le Finistère (+34%) est en ligne avec la tendance régionale et retrouve un niveau de défauts (529) proche de celui constaté juste avant la crise covid en 2019 (523). Les Côtes-d’Armor (377 défauts) contiennent la hausse juste sous +25%. Le Morbihan signe une double performance ; d’une part le département signe la dégradation (+24%) la moins rapide de la région et d’autre part il conserve un niveau de défauts toujours inférieur à celui de 2019.
Défaillances 2023
Hauts de France
L’Aisne avait doublé le nombre de ses défauts d’entreprises en 2022 ; la situation se corrige en 2023 avec un fort recul de 18%
pour 287 jugements.
Le Pas-de-Calais contient le nombre de ses cessations de paiement sous le millier limitant la hausse à +25% contre +81%
en 2022.
Le Nord concentre plus de la moitié des défauts de la région. Avec désormais 2 323 cessations de paiement (+33%) le
département retrouve son niveau de 2015 (2327).
Défaillances 2023
Pays de la Loire
Le Maine-et-Loire est le département le plus sous tension (454 ; +49%) devant la Loire-Atlantique (963 ; +43%).
A l’inverse, les trois autres départements contiennent la hausse des défaillances sous 30%.
C’est le cas de la Vendée (431 ; +26%) ou la Sarthe (313 ; +24%). La Mayenne offre la meilleure performance régionale et limite l’augmentation du nombre de cessations de paiement à +20%
(174), très en-dessous de la moyenne des Pays de la Loire (+ 37%).
Défaillances 2023
Grand Est
Moselle, Bas-Rhin et Ardennes enregistrent les tendances les plus lourdes à respectivement +48%, +49% et +52%. Si le Bas-Rhin retrouve son niveau de défauts de 2018, les deux autres reviennent seulement aux valeurs de 2019. Le Haut-Rhin fait à peine mieux avec une dégradation de 44% et 609 cessations de paiement un plus haut depuis 2017 (640). L’Aube, +36%, est proche de la moyenne régionale et compte 259 redressements ou liquidations judiciaires. La Marne, +32%, est en dessous de la tendance régionale mais avec 459 défauts le département signe un niveau de sinistralité au plus haut sur dix ans.
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Panorama général des défaillances d'entreprises en France en 2022
42 500 défaillances en 2022 dont 12 256 au 4e trimestre. La France enregistre la plus forte hausse des défaillances jamais connue avec 49,9 % d’ouvertures en plus sur un an. Les PME et les jeunes entreprises en situation de vulnérabilité extrême.
- 10 000 défauts de moins qu’en 2019 (-18, 5 %) mais l’écart se réduit en fin d’année (-9,3 %).
- 3 214 PME (jusqu’à 100 salariés) ont défailli (+78,2 %) dont le tiers sur le 4ème trimestre (1 037).
- Plus de 143 000 emplois sont menacés, soit 3,4 emplois par défaut en moyenne.
- Les jeunes entreprises sont extrêmement vulnérables (+94,2 %).
- Restauration, maçonnerie, boulangerie, coiffure et cafés concentrent 20% des défaillances.
- Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte-D’azur contiennent la hausse sous 40% ; à l’inverse, les Hauts de France dérapent de plus de 77%.
« Depuis 2020, 103 000 entreprises ont fait défaut contre 162 000 durant les trois années précédentes. 59 000 défaillances ont ainsi été « épargnées » grâce notamment aux dispositifs d’aides publiques déployés pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine.
Pourtant, si le risque a été anesthésié, évitant la déferlante tant redoutée des faillites, les entreprises ne sortent pas indemnes de ces longs mois de turbulences. Entre inflation et crise énergétique, le climat se complique encore et les fonds propres sont mis à contribution.
Or, l’Observatoire du Financement des Entreprises notait dans son rapport de mai 2021 sur les fonds propres des TPE et PME(1) que si l’essentiel de ces entreprises a affrontéla crise avec des situations en fonds propres renforcées avant la Covid, une partie disposait, en revanche, de structures financières très dégradées (un tiers des TPE) ou était insuffisamment capitalisée (20 % des PME analysées). De son côté, la Commission européenne alerte sur le poids excessif de la dette des entreprises non financières de l’Union qui représentait 111 % du PIB des 27 à fin 2020, soit 14 900 milliards d’euros(2). Or, le manque de fonds propres handicapant pour investir et se financer est un signal prépondérant du risque de défaillance. »
Notre méthodologie
Le jugement prononçant le redressement judiciaire ouvre une période d’observation devant permettre à l’administrateur de dresser le bilan économique et d’élaborer un plan de redressement. La durée de la période d’observation est de 6 mois renouvelable 1 fois, avec une prolongation exceptionnelle de 6 mois à la demande du Ministère public (Procureur de la République), soit au total 18 mois. Ainsi, Altares observe qu’en moyenne 60% des conversions en liquidation judiciaire sont prononcées l’année de l’ouverture du redressement judiciaire et 40 % le sont en année N+1 voire N+2.
A retenir : une défaillance = une ouverture.
Altares collecte ainsi près de 4 000 annonces non sirénées par an. Un traitement spécifique manuel d’identification du siren est réalisé, permettant d’affecter un numéro de siren sur plus de la moitié des annonces. Les autres sont chargées dans la base de données Altares mais ne sont pas retenues dans les statistiques de défaillances.
A retenir : une défaillance = un Siren.
A retenir : l’exhaustivité des ouvertures de procédures (et leurs suites) est enregistré.
A retenir : la défaillance est comptabilisée en date de jugement et non date de publication.
A retenir : les activités sont définies par le code NAF.
A retenir : des sources privées Altares peuvent pallier l’absence de documents comptables.