Statistiques défaillances entreprises
Altares propose depuis début 2005 deux cycles d’analyses trimestrielles liés aux échanges économiques :
- Les défaillances d’entreprises en France, complétées par les sauvegardes depuis l’entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2006
- Les retards de paiement en Europe.
Pour chacun de ces thèmes, Altares publie chaque trimestre une synthèse et une analyse des évolutions de tendance.
Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T3 2024
13 400 défaillances d’entreprises au 3e trimestre 2024. La décélération se confirme mais le record de 66 000 défauts sur 12 mois glissés est franchi.
En hausse de 20 %, le niveau de défaillances est au plus haut, mais la décélération se confirme depuis plusieurs mois. Différents signaux rassurants se dessinent avec le retour d’activités B2C vers du mieux, notamment pour le commerce de détail et les services à la personne, et avec la résistance de la construction dans un contexte économique pourtant si difficile. Le principal signal d’alarme concerne la situation des PME de + 50 salariés dont les ouvertures de procédures bondissent de 47 %, entraînant de lourdes conséquences sur le front de l’emploi (52 000 emplois menacés)Thierry Millon, directeur des études de la société Altares :
« A fin septembre, sur 12 mois glissés, le nombre de défaillances d’entreprises établit un record à 66 000, dont un peu plus de 64 000 cessations de paiement. Bien que le chiffre impressionne, notre pays affiche encore un solde positif par rapport à sa moyenne long terme puisque la moyenne des cinq dernières années, post Covid, se situera fin 2024 aux environs de 45 500 défaillances. Cependant, l’irrégularité des sinistres observée durant l’été ne permet pas d’excès d’optimisme. Alors que l’horizon s’éclaircit un peu du côté des ménages, l’incertitude est encore forte du côté des entreprises ne favorisant ni l’investissement ni l’emploi. Par conséquent, si un mur des faillites au-delà de 70 000 reste toujours évidemment exclu, il semble difficile de redescendre sous le plafond actuel dans les prochaines semaines. Le point de vigilance portera, cependant, moins sur le nombre historique attendu des défaillances que sur la fragilité des PME et ETI dont les défauts reportent le risque sur les fournisseurs et l’emploi.
Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T4 et bilan 2023
Panorama général des défaillances d’entreprises en France en 2023
Altares dévoile les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 4e trimestre et l’ensemble de l’année 2023.
57 729 défaillances en 2023 dont 16 820 au 4e trimestre
La France enregistre l’un des pires 4e trimestres sur 30 ans, mais 2023 reste encore loin des référentiels de crises historiques.
« Bien au-delà des « rattrapages » post Covid, les défaillances liées à la conjoncture ultra tendue s’accélèrent »
Avec 57 729 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de près de 36 % par rapport à 2022. Un taux encore très élevé après la hausse historique (+49 %) de 2022.
Le seul dernier trimestre 2023 illustre encore davantage les difficultés actuelles des acteurs économiques avec 16 800 entreprises en défaut, au plus haut depuis 2012 – 2013. Précédemment, seule la période de récession de 1992 – 1993 avait amené la France à des seuils comparables pour un dernier trimestre. Le pays passait alors pour la première fois de son histoire le cap des 60 000 faillites.
Au regard du contexte inédit de « permacrise » dans lequel les entreprises naviguent depuis 4 ans, les seuils de défaillances, s’ils sont élevés, ne sont pas une surprise
Thierry Millon, directeur des études de la société Altares :
« Après une phase de rattrapage d’une partie des entreprises tenues à flot grâce aux mesures d’accompagnement mises en place depuis la crise Covid, nous amorçons désormais une nouvelle phase, plus structurelle, davantage liée aux insuffisances financières des entreprises qui doivent naviguer dans un environnement économique extraordinairement tendu. Le mauvais chiffre du dernier trimestre de l’année, un des pires sur trente ans, ne saurait s’expliquer par le seul retour d’une action de recouvrement plus habituelle des URSSAF après une longue période accommodante. Certes les assignations ont repris fortement sur cette fin d’année mais toutes les procédures ne sont pas ouvertes à l’initiative des URSSAF.
Activité en berne, niveau d’inflation encore élevé, taux d’intérêt toujours hauts, consommation qui flanche, forment un dangereux cocktail pour des entreprises aux trésoreries épuisées après une succession de crises. Même les plus grands acteurs ne sont pas épargnés, transférant ainsi potentiellement le risque vers leurs fournisseurs et sous-traitants. 171 entreprises d’au moins 100 salariés ont défailli en 2023, c’est 80% de plus qu’en 2022 et un nombre au plus haut depuis 2014 (185 défauts). »