Statistiques défaillances entreprises

Altares propose depuis début 2005 deux cycles d’analyses trimestrielles liés aux échanges économiques :

Pour chacun de ces thèmes, Altares publie chaque trimestre une synthèse et une analyse des évolutions de tendance.

Cover T3 - 2023
Etudes défaillances et sauvegardes d’entreprises en France

Défaillances d'entreprises en France T3 2023

Étude défaillances et sauvegardes d’entreprises en France – T3 2023

10 979 défaillances d’entreprises au 3ème trimestre 2023, en hausse de 23 %

Les PME – ETI souffrent ; 37 000 emplois sont menacés, au plus haut depuis 2016 La hausse globale ralentit cependant pour la première fois depuis 2022
  • Près de 11 000 défaillances au 3ème trimestre, en augmentation de 23 % par rapport au T3 2022
  • En moyenne, 4500 entreprises font défaut chaque mois depuis janvier
  • La proportion de PME-ETI (8,2 %) est au plus haut depuis le T3 2010
  • Plus de 37 000 emplois menacés, un seuil jamais dépassé depuis le T3 2016
  • Epiceries, coiffeurs, garagistes, transporteurs interurbains à des niveaux records sur plus de 10 ans
  • Les Hauts-de-France retrouvent des couleurs, l’Ile-de-France résiste, l’Auvergne-Rhône-Alpes décroche.

“Depuis début 2022, le nombre de défaillances bondissait en moyenne de 47 % chaque trimestre. Un taux aussi élevé sur une si longue période est inédit, mais rappelons qu’en 2021, les défauts étaient aussi au plus bas depuis 35 ans. A l’issue de ce 3ème trimestre, la hausse (de 23 %) ralentit et les prochains trimestres pourraient également connaître des augmentations plus modérées.

Depuis le début de l’année 2023, sur 9 mois glissés, la France enregistre 41 000 défaillances, soit une moyenne de 4550 défauts chaque mois. Un niveau attendu, qui nous projette aux environs des 55 000 procédures en fin d’année, après un dernier trimestre qui devrait confirmer la décélération observée cet été.

Les PME-ETI suscitent toutefois une attention particulière. Très fragilisées dès 2022, elles représentent désormais 8,2 % des défauts. C’est 2 % de plus qu’en été 2019 et c’est aussi le taux le plus élevé depuis la crise financière. Dans ces conditions, le nombre d’emplois menacés au 3ème trimestre repasse la barre des 37 000 pour la première fois depuis sept ans. »

Thierry Millon, directeur des études Altares

PUBLICATIONS

Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T1 2023

Le groupe Altares – expert historique et référent de l’information sur les entreprises, partenaire exclusif en France, au Benelux et au Maghreb de Dun & Bradstreet, 1er réseau international d’informations BtoB, présente son étude sur les défaillances d’entreprises en France : analyse du 1er trimestre 2023.

Panorama général des défaillances d'entreprises en France en 2022

42 500 défaillances en 2022 dont 12 256 au 4e trimestre. La France enregistre la plus forte hausse des défaillances jamais connue avec 49,9 % d’ouvertures en plus sur un an. Les PME et les jeunes entreprises en situation de vulnérabilité extrême.

  • 10 000 défauts de moins qu’en 2019 (-18, 5 %) mais l’écart se réduit en fin d’année (-9,3 %).
  • 3 214 PME (jusqu’à 100 salariés) ont défailli (+78,2 %) dont le tiers sur le 4ème trimestre (1 037).
  • Plus de 143 000 emplois sont menacés, soit 3,4 emplois par défaut en moyenne.
  • Les jeunes entreprises sont extrêmement vulnérables (+94,2 %).
  • Restauration, maçonnerie, boulangerie, coiffure et cafés concentrent 20% des défaillances.
  • Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte-D’azur contiennent la hausse sous 40% ; à l’inverse, les Hauts de France dérapent de plus de 77%.
Avec 42 500 procédures ouvertes sur 2022, le nombre de défaillances accuse une hausse exceptionnelle de près de 50 % par rapport à 2021, un taux jamais observé auparavant. Le nombre global de procédures reste toutefois inférieur de 10 000 par rapport aux niveaux de 2019. Si le retour aux normes d’avant Covid s’amorce depuis un an, l’augmentation des défaillances s’accélère de manière alarmante pour les PME dont plus de 3200 ont défailli en 2022 avec le tiers sur le seul 4e trimestre. Dans ces conditions, 143 000 emplois directs sont aujourd’hui menacés.

« Depuis 2020, 103 000 entreprises ont fait défaut contre 162 000 durant les trois années précédentes. 59 000 défaillances ont ainsi été « épargnées » grâce notamment aux dispositifs d’aides publiques déployés pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine.

Pourtant, si le risque a été anesthésié, évitant la déferlante tant redoutée des faillites, les entreprises ne sortent pas indemnes de ces longs mois de turbulences. Entre inflation et crise énergétique, le climat se complique encore et les fonds propres sont mis à contribution.

Or, l’Observatoire du Financement des Entreprises notait dans son rapport de mai 2021 sur les fonds propres des TPE et PME(1) que si l’essentiel de ces entreprises a affrontéla crise avec des situations en fonds propres renforcées avant la Covid, une partie disposait, en revanche, de structures financières très dégradées (un tiers des TPE) ou était insuffisamment capitalisée (20 % des PME analysées). De son côté, la Commission européenne alerte sur le poids excessif de la dette des entreprises non financières de l’Union qui représentait 111 % du PIB des 27 à fin 2020, soit 14 900 milliards d’euros(2). Or, le manque de fonds propres handicapant pour investir et se financer est un signal prépondérant du risque de défaillance. »

Thierry Millon, directeur des études Altares

2023, une année de transition à bien négocier

«Il y a un an, nous rejetions l’hypothèse d’une explosion des défaillances en 2022, en anticipant malgré tout une hausse sensible des défauts. Si le cataclysme n’a pas eu lieu, le rythme est plus soutenu qu’envisagé, faisant craindre un retour aux valeurs d’avant crise plus tôt que prévu. 2019 s’était achevé sur 52 000 défaillances, 2023 pourrait dépasser ce seuil et nous ramener aux valeurs de 2017 au-delà de 55 000. Un nombre certes important mais plutôt raisonnable au regard du contexte très difficile que nous traversons.

Pour certaines TPE et PME, les chances de survie sont compromises. Pour certaines, la fragilité de leur structure financière est en cause. Pour d’autres c’est paradoxalement leur incapacité à honorer des carnets de commande pourtant bien remplis qui pourrait les amener au défaut. En cause, les difficultés d’approvisionnement, l’explosion des coûts des matériaux et les problèmes de recrutement. Dans tous les cas, les prêteurs seront plus exigeants et se concentreront sur les sociétés dont les bilans seront les plus solides.

Les contraintes financières (remboursement des dettes Covid et notamment PGE ; inflation ; hausse des taux ; facture énergétique, etc.) sont malheureusement vouées à peser toujours plus lourd. Alors que les tensions sur les trésoreries des entreprises se font déjà ressentir, le financement de l’exploitation et donc du BFR (Besoin en Fonds de Roulement) aura à n’en pas douter l’attention des directions financières des TPE PME comme des ETI. » Thierry Millon, directeur des études Altares 

Bilan 2022
Défaillances par secteurs

Les activités B2C sont en première ligne sur le front des défauts, mais le B2B est aussi en tension

Construction

Le secteur de la construction, qui concentre le quart des faillites, repasse au-dessus des 10 000 défauts avec 10033 procédures ouvertes soit 33,6 % de plus qu’en 2021. Une tendance inférieure à la moyenne nationale (+49,9 %), portée par le gros œuvre (2 874 ; +22,8 %) et en particulier la maçonnerie générale (+22,3 %) et la construction individuelle (+20,6%).
Le second œuvre en revanche affiche une dégradation rapide (4 932 ; +51,5 %).

C’est particulièrement le cas dans les travaux d’isolation (+94 %) qui retrouvent déjà le niveau des défaillances de 2019 (208). Les travaux publics accusent une hausse de 43,7 % en dépit d’une relative résistance des travaux de terrassement courants (+30,7 %). C’est la promotion immobilière qui enregistre la meilleure performance (+ 12,4 %) tandis que la hausse atteint 41,9% dans les agences immobilières.

Commerce

Le commerce approche également 10 000 défauts (9 418), en hausse de 55,6 %. C’est dans le commerce de détail que les tendances sont les plus sévères notamment dans le multi-rayons (827 ; + 85%) et plus particulièrement en épicerie dont le nombre des défaillances a doublé en 2022 (635) dépassant ainsi déjà largement celui de 2019 (568). Le détail alimentaire (990) est également fragilisé (+76,2 %) et plus encore le e-commerce (+ 79 %) qui compte désormais plus de défaillances qu’en 2019 (739 contre 543).

20% des commerçants défaillants se situent dans la vente et la réparation de véhicules (1871 ; + 36,7%). Le commerce de gros résiste un peu mieux (1873 ; +30,9%).

Services

Dans les services aux entreprises (5554), la hausse est limitée à +32,3%. Toutefois, quelques activités accusent des évolutions sévères. C’est notamment le cas de l’ingénierie qui compte désormais plus de défauts qu’en 2019 (598), mais aussi des services d’aménagement paysager qui enregistrent 374 procédures contre 359 en 2019.

Dans les services aux particuliers, la fragilité est beaucoup plus marquée. Ils enregistrent 1 911 défaillances,
en augmentation de 70,3 %. Une dégradation très rapide dans les activités de coiffeurs, soins de beauté et corporels (+87,9 %).

Industrie

Dans le secteur de l’industrie, les défaillances d’entreprises augmentent rapidement (+68 %). 3083 procédures ont été ouvertes dont 1314 en agroalimentaire, parmi lesquelles 874 boulangers-pâtissiers (+124,7%).

En manufacture, l’imprimerie accuse la dégradation la plus forte (182 ; +65,5%). Les activités de l’énergie, eau et environnement (production d’électricité, eaux usées, déchets) enregistrent une hausse à peine moindre (+ 49 %).

Transports

Plus d’un millier (1079) de transporteurs de marchandises ont défailli (+60,8 %), soit seulement une centaine de moins qu’en 2019. 404 sont des transporteurs interurbains (+58,4 %), un nombre désormais très proche de celui constaté en 2019 (415). 612 sont des transporteurs de proximité (+63,6%), ils étaient 693 en 2019.

Restauration

4434 établissements de restauration ont défailli en 2022, c’est 112,7% de plus qu’en 2021. Sur le dernier trimestre, le rythme ne faiblit pas (+108 %).

Au cours de l’année 2022, 2473 restaurateurs traditionnels (+ 119,8%) et 1787 établissements de restauration rapide (+109 %) sont entrés en procédure ainsi que 803 débits de boisson (+101,3%). L’hébergement résiste mieux (279 ; +23,5 %).

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Notre méthodologie

La défaillance d’entreprise correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal de Commerce ou Judiciaire. Cela concerne aussi les ouvertures après résolution du plan de redressement. En revanche, les statistiques de défaillances ne considèrent ni les procédures amiables (mandat ad hoc ou conciliation) ni les suites d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation).

Le jugement prononçant le redressement judiciaire ouvre une période d’observation devant permettre à l’administrateur de dresser le bilan économique et d’élaborer un plan de redressement. La durée de la période d’observation est de 6 mois renouvelable 1 fois, avec une prolongation exceptionnelle de 6 mois à la demande du Ministère public (Procureur de la République), soit au total 18 mois. Ainsi, Altares observe qu’en moyenne 60% des conversions en liquidation judiciaire sont prononcées l’année de l’ouverture du redressement judiciaire et 40 % le sont en année N+1 voire N+2.

A retenir : une défaillance = une ouverture.
Les statistiques Altares de défaillances d’entreprises comptabilisent l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro siren (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou de Grande Instance. L’existence de ce numéro référentiel est indispensable pour savoir précisément de quelle entreprise il s’agit et pouvoir valider son parcours judiciaire. Sans ce numéro, les identifications seraient approximatives et il serait difficile de s’assurer qu’il s’agit bien d’une ouverture de liquidation plutôt qu’une conversion en liquidation au risque donc de comptabiliser deux fois un même jugement.

Altares collecte ainsi près de 4 000 annonces non sirénées par an. Un traitement spécifique manuel d’identification du siren est réalisé, permettant d’affecter un numéro de siren sur plus de la moitié des annonces. Les autres sont chargées dans la base de données Altares mais ne sont pas retenues dans les statistiques de défaillances.

A retenir : une défaillance = un Siren.
Altares collecte l’ensemble des jugements auprès des greffes des Tribunaux de Commerce de métropole et d’outre-mer. Altares est également licencié officiel du B.O.D.A.C.C. (Bulletin Officiel d’Annonces Civiles et Commerciales) depuis 1987.

A retenir : l’exhaustivité des ouvertures de procédures (et leurs suites) est enregistré.
La date de défaillance retenue par Altares est celle de l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié dans un journal d’annonces légales ou au B.O.D.A.C.C. Les statistiques diffusées par Altares sont issues de sa propre base de données et comptabilisent les jugements dès leur enregistrement, le plus souvent quelques semaines avant leur publication au B.O.D.A.C.C.

A retenir : la défaillance est comptabilisée en date de jugement et non date de publication.
Les statistiques de défaillances par activité s’appuient sur la nomenclature des activités françaises NAF révisée au 1er janvier 2008. (Voir en annexe la distribution des secteurs d’activité et les codes NAF qui leur sont associés dans les études trimestrielles Altares de défaillances d’entreprises)

A retenir : les activités sont définies par le code NAF.
Les statistiques relatives à l’emploi ou au chiffre d’affaires sont issues de données retraitées par Altares à partir des documents comptables publiés par les entreprises, de sources publiques telles que l’INSEE ou de sources privées.

A retenir : des sources privées Altares peuvent pallier l’absence de documents comptables.