Statistiques défaillances entreprises

Altares propose depuis début 2005 deux cycles d’analyses trimestrielles liés aux échanges économiques :

Pour chacun de ces thèmes, Altares publie chaque trimestre une synthèse et une analyse des évolutions de tendance.

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Etudes défaillances et sauvegardes d’entreprises en France

Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T2 2024

16 371 défaillances d’entreprises au 2e trimestre 2024 (+23,4%), la phase de rattrapage Covid se referme, la conjoncture prend le relais.

Le nombre d’ouvertures de procédures de sauvegarde, redressement et liquidation judiciaire de ce printemps est élevé (16 371), très au-dessus de la moyenne observée de 13 700 sur les décennies 2000 et 2010. Ce nombre découle d’une conjoncture ralentie et du rattrapage d’une partie des défauts évités pendant la crise sanitaire grâce aux aides. Pour autant, la hausse des sinistres décroit et retombe à +23% contre +35% il y a un an (et même +49% en juin 2022). Cette décélération est très marquée dans plusieurs activités du B2C.

Si trois quarts des défauts concernent des microentreprises de moins de 3 salariés, la tendance la plus forte est observée chez les PME de 50 à 99 salariés dont les défaillances augmentent deux fois plus vite que la moyenne. À noter qu’en dehors des trois plus gros employeurs, le nombre d’emplois menacés tombe à 52 700 soit seulement 1400 de plus (+2,7%) qu’un an plus tôt

Thierry Millon, directeur des études de la société Altares :

« Le premier trimestre signait l’amorce d’un ralentissement de la hausse des défauts, le deuxième la confirme. Une partie seulement des entreprises, alors épargnée grâce aux aides, est aujourd’hui rattrapée par le train des faillites. Ce 2e trimestre 2024 en est encore l’illustration avec « seulement » 2 600 procédures de plus que la moyenne long terme. Cette situation confirme le scénario d’un plateau avec une conjoncture qui peine à retrouver un second souffle mais qui va redescendre progressivement. Une stabilisation se dessine sur les trois derniers mois avec 5 500 procédures mensuelles. Les activités liées à la consommation, qui avaient connu des pics de défaillances parfois historiques comme dans la coiffure, inversent enfin la tendance. Néanmoins, la crise de l’immobilier pèse sur de nombreux acteurs, en particulier dans la construction. Le gros-œuvre et le second-œuvre concentrent ainsi à eux-seuls une procédure sur cinq. »

Thierry Millon, directeur des études Altares

Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T4 et bilan 2023

Panorama général des défaillances d’entreprises en France en 2023

Altares dévoile les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 4e trimestre et l’ensemble de l’année 2023.

57 729 défaillances en 2023 dont 16 820 au 4e trimestre

La France enregistre l’un des pires 4e trimestres sur 30 ans, mais 2023 reste encore loin des référentiels de crises historiques.

« Bien au-delà des « rattrapages » post Covid, les défaillances liées à la conjoncture ultra tendue s’accélèrent »

Avec 57 729 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de près de 36 % par rapport à 2022. Un taux encore très élevé après la hausse historique (+49 %) de 2022.

Le seul dernier trimestre 2023 illustre encore davantage les difficultés actuelles des acteurs économiques avec 16 800 entreprises en défaut, au plus haut depuis 2012 – 2013. Précédemment, seule la période de récession de 1992 – 1993 avait amené la France à des seuils comparables pour un dernier trimestre. Le pays passait alors pour la première fois de son histoire le cap des 60 000 faillites.

Au regard du contexte inédit de « permacrise » dans lequel les entreprises naviguent depuis 4 ans, les seuils de défaillances, s’ils sont élevés, ne sont pas une surprise

Thierry Millon, directeur des études de la société Altares :

« Après une phase de rattrapage d’une partie des entreprises tenues à flot grâce aux mesures d’accompagnement mises en place depuis la crise Covid, nous amorçons désormais une nouvelle phase, plus structurelle, davantage liée aux insuffisances financières des entreprises qui doivent naviguer dans un environnement économique extraordinairement tendu. Le mauvais chiffre du dernier trimestre de l’année, un des pires sur trente ans, ne saurait s’expliquer par le seul retour d’une action de recouvrement plus habituelle des URSSAF après une longue période accommodante. Certes les assignations ont repris fortement sur cette fin d’année mais toutes les procédures ne sont pas ouvertes à l’initiative des URSSAF.

Activité en berne, niveau d’inflation encore élevé, taux d’intérêt toujours hauts, consommation qui flanche, forment un dangereux cocktail pour des entreprises aux trésoreries épuisées après une succession de crises. Même les plus grands acteurs ne sont pas épargnés, transférant ainsi potentiellement le risque vers leurs fournisseurs et sous-traitants. 171 entreprises d’au moins 100 salariés ont défailli en 2023, c’est 80% de plus qu’en 2022 et un nombre au plus haut depuis 2014 (185 défauts). »

Thierry Millon, directeur des études Altares

Bilan 2023
Défaillances par secteurs

Les activités B2C sont en première ligne sur le front des défauts, mais le B2B est aussi en tension

Construction

Le secteur de la construction concentre 24 % des faillites et compte désormais plus de 14 000 défauts dont près de 11 000 dans les seules activités du bâtiment. 14 112 entrepreneurs ont obtenu l’ouverture d’une procédure, c’est 40,7% de plus sur un an. 10 990 se situaient dans le gros œuvre (4 140 ; + 44,1%) et le second œuvre (6 850 ; + 38,9%). La maçonnerie générale (+2779 ; +50,5 %) et les travaux d’installation électrique (1161 ; +48,3 %) sont les plus impactés.Les travaux publics affichent globalement une hausse un peu moins forte (720 ; +31,1%) mais les travaux de terrassement courants dérapent de 41,2 % (391 défauts). Les agences immobilières enregistrent la pire tendance (910 ; 116,7%)

Commerce

Le commerce dépasse 12 400 défauts (12 408) mais contient la hausse (31,76 %) sous la moyenne générale (+35,8%). Les tendances sont plus sévères dans le commerce de détail d’habillement (1130 ; 51,3%). Le bricolage & équipement du foyer semble mieux résister (928 ; +39,8%) en dépit des tensions relevées dans le meuble (278, +59,8%). Le commerce de gros résiste un peu mieux (2 404 ; +28,4%) sauf dans le textile-habillement dont le nombre de défauts (188) explose de plus de 74%

Services

Dans les services aux entreprises (7 561), la hausse (+36,1%) est en ligne avec la tendance générale. Si le nettoyage de bâtiments (765 ; +52 ;1%) reste mal orienté, les activités de conseil en communication et gestion accusent des évolutions également sévères (1 269 ; +44,2%), notamment en relations publiques (213 ; +57,8%). Les agences de publicité ne sont pas mieux loties (311 défauts ; +58,7%). Dans les activités d’information et communication, les hausses sont voisines de 70% dans l’édition de livres ou la production de programmes pour la télévision. Mais c’est dans les télécommunications (installation de lignes et gestion de réseaux) que les chiffres s’affolent avec une hausse de 155 % pour 79 défauts d’entreprises. Pour les services aux particuliers, les tendances sont moins lourdes que lors des trimestres précédents, toutefois, la hausse est encore rapide pour les coiffeurs (1161 ; 43 %) qui sont probablement à un plus haut historique et les salons de beauté (614 ; 42,5%). A noter la belle résistance des activités d’entretien corporel (saunas, bien-être, instituts d’amaigrissement …) dont le nombre de défauts diminue (159 ; -3,0%). Les pressings (109 ; -0,9%) sont également dans le vert

Industrie

L’industrie juste sous les 4 000 défauts semble un peu mieux résister (+29,2%), portée par les activités de manufacture (2 187 ; + 23,6%) plus que par l’agroalimentaire (1 795 ; +36,6%). L’industrie manufacturière est toutefois fragilisée dans les activités de textile–habillement (225 ; +41,5%). Le secteur agroalimentaire est porté par la boulangerie qui à elle seule compte 1099 défauts mais en augmentation limitée à + 25,7%. En revanche, la transformation et conservation de la viande de boucherie dérape très vite. L’activité enregistre 81 défaillances, un nombre au plus haut sur au moins dix ans, en hausse de 125%.