Alors que les replis protectionnistes complexifient les réglementations du commerce international, la technologie réglementaire ou aussi appelée Regtech (pour Regulatory Technology), devient le nouveau « chouchou » des entreprises demandant des solutions automatisées pour répondre à des exigences réglementaires toujours plus nombreuses et rigoureuses.
« Une grande institution doit maintenant opérer avec des centaines de cadres réglementaires différents », déclare Tim Hwang, directeur général de FiscalNote, une société Regtech basée à New York, lors de la conférence RISE à Hong Kong. « Donc, ce que nous faisons, c’est de regrouper toutes ces lois et ces règlements, tous ces procès, tous ces changements statutaires en une seule plate-forme. »
Le terme Regtech émerge comme l’un des nouveaux buzzwords qui, avec la Fintech, définit la technologie financière. Le marché des solutions Regtech passera à environ 120 milliards de dollars d’ici 2020, selon les prévisions de la société Reuters. Les spécialistes du capital risque ont investi, depuis 2012, 2,3 milliards de dollars dans ce secteur, selon les données de CB Insights. Le volume de financement a été estimé en baisse de 2% pour s’établir à 576 $ US l’année dernière, mais l’activité devrait à nouveau augmenter de 15% pour atteindre les 90 transactions, selon les données.
Les places financières du monde entier se précipitent pour adopter à la fois la Fintech et la Regtech. Même la Hong Kong SFC (Securities and Futures Commission) a lancé un projet pilote en novembre dernier avec 20 banques pour surveiller et détecter le risque systémique en utilisant la Regtech.
« L’émergence de la Regtech peut bénéficier à la fois aux institutions établies et aux Fintech disruptives du secteur de la finance », déclare John Schrader, directeur général de Duff & Phelps.
La Regtech « aide les institutions financières à gérer des régimes réglementaires fractionnés, des changements évolutifs, les obstacles qu’ils ont historiquement avec des systèmes importants, établis et encombrants.
Elle contribue aussi à une meilleure compréhension mutuelle entre les Fintech et les régulateurs, ces derniers étant peu familiers avec de nombreux nouveaux produits de la Fintech sur le marché » continue M. Schrader.
Lors d’un récent séminaire aux États-Unis, seuls trois régulateurs présents à l’événement ont compris le concept du machine learning et autres technologies émergentes, a-t-il déclaré. Pendant ce temps, de nombreux régulateurs dans le monde adoptent la Regtech parce qu’elle peut leur éviter de « passer 75% de leur temps à effectuer du rapprochement bancaire plutôt que de mettre en place des politiques intelligentes », termine-t-il.